Développement durable

Entrepreneuriat au féminin, rencontre avec Sophie Peccoux (P16)

Alors que les questions de féminisation et de développement durable sont les deux grands axes de développement de la Campagne 2021-2026, retour sur un projet entrepreneurial au féminin visant la prise de responsabilité du consommateur.

Peux-tu te présenter ? Quel a été ton parcours dans l’Ecole ?
Je suis Sophie Peccoux, P16. J’ai fait une voie classique aux Mines et je me suis spécialisée en Entrepreneuriat & Innovation dès la 2e année. Je voulais rester sur du généraliste pour voir autre chose. L’entrepreneuriat me permet de garder ce côté touche-à-tout.

Ma césure après la 2e année était l’occasion de confirmer cette appétence pour le monde de l’innovation avant de me lancer. J’ai commencé par 6 mois dans une start-up à Singapour. Le produit existait mais il fallait aller chercher le client, on était sur la phase de croissance donc beaucoup d’apprentissage, complémentaire avec ma formation aux Mines. Cette expérience m’a plu mais l’innovation ne se fait pas qu’en start-up. J’ai donc rejoint ING dans leur incubateur d’entreprises à Amsterdam. La vocation de l’incubateur était de développer de nouveaux produits intégrés au business d’ING. Je travaillais sur les assets digitaux. On était dans une phase différente du projet par rapport à Singapour. Le produit n’existait pas donc on était vraiment dans la phase d’exploration, de définition et de construction. Ce stage résonnait beaucoup avec ce que j’avais pu voir en cours d’Innovation & Entrepreneuriat avec Philippe Mustar, car je me concentrais sur la création de produit. Les environnements de ces deux stages étaient très différents, il y a vraiment des avantages du côté start-up comme du côté corporate.

Je suis revenue en 3e année aux Mines en septembre 2019 et j’ai continué mon option. J’avais aussi des cours plus génériques, propres au tronc commun, dont le droit ou la comptabilité. Je suis ensuite partie en stage de fin d’études parce que j’avais des opportunités à explorer. J’ai rejoint l’équipe de Management de l’Innovation à la Thalès Digital Factory, un incubateur interne pour accélérer la transformation digitale du groupe. Je me focalisais sur les nouveaux produits digitaux avec toute la méthodologie agile de sprint design que j’avais pu étudier. Cette fois-ci, ma position était différente. Dans mes précédentes expériences, j’étais intégrée à un projet spécifique. Chez Thalès, j’étais une « ressource partagée » pour les différents projets avec un aspect management et une grande polyvalence.
Le stage était intéressant mais j’ai réalisé que j’avais besoin d’être plus dans l’action, plus proche du produit. Je construisais des plans d’actions et donnais des conseils mais je n’exécutais pas. J’avais envie de réellement faire les choses. C’est aussi une manière d’apprendre : faire des erreurs, réagir, expérimenter et monter en compétence.
En travaillant à Paris, avec une carte Ticket Restaurant, je me suis mise à consommer des plats à emporter pour profiter du déjeuner avec mes collègues en période covid. Commander à emporter ou en livraison n’était pas un mode de consommation que j’avais auparavant. Au fur et à mesure, je voyais des piles de déchets s’accumuler dont je ne savais quoi faire entre poubelle et recyclage. Je me suis posé beaucoup de questions sur ce problème, et j’ai décidé de me pencher sur le marché. Je me suis rendue compte qu’il n’y avait pas encore une solution qui semblait s’imposer, les alternatives existantes reposant sur un modèle de consigne classique. Cependant, la consigne ne permet pas de répondre à tous les enjeux environnementaux, logistiques et économiques. Et alors même que je me disais que j’avais encore beaucoup de choses à apprendre avant de me lancer, je sentais qu’il y avait quelque chose à faire. J’ai décidé de creuser l’idée.

DereChef n’est pas une solution d’emballage. Notre objectif est d’encourager les consommateurs à venir avec leurs propres contenants en restaurant. On encourage la démarche en construisant un réseau de restaurants qui acceptent de remplir les contenants réutilisables et en montrant que c’est une solution gagnante pour tout le monde. On explique aux restaurateurs pourquoi ils ont intérêt à promouvoir la démarche, grâce à des gains financiers (logistique, coût, marketing…) et environnementaux. L’économie d’emballage réalisée est transformée en offre pour le consommateur le restaurateur réinvestit donc son économie en fidélisation client. Du côté du consommateur, on considère que c’est un geste simple, même si les nouveaux modes de consommation ont fait de nous des « flemmards » (on est livré devant notre porte, on ne fait pas la vaisselle…). L’idée est de montrer à toutes les parties prenantes qu’elles ont tout à gagner à passer au réutilisable avec le modèle DereChef.

Souvent quand on veut faire quelque chose de durable, de responsable, c’est difficile de trouver une opportunité économique qui corresponde. Ce qui est intéressant avec les emballages, c’est que leur coût est déjà tellement significatif que l’intérêt économique est tout trouvé.

En septembre 2020, je me suis décidée à creuser le sujet pendant quelques semaines. A ce moment, je n’avais pas encore d’idée de solution. Mais le problème était clair et les alternatives actuelles sous forme de consigne coûtent souvent plus cher que les emballages jetables pour des contraintes logistiques supplémentaires. Une façon pour moi de simplifier le processus était de décentraliser le geste au niveau du consommateur. Cela s’aligne avec mes convictions personnelles qu’il est à la charge de chaque individu de prendre ses responsabilités et d’agir pour demain.

Grâce à Philippe Mustar, j’ai découvert PSL Pépites : pôle étudiant entrepreneure de PSL. J’ai été acceptée dans le cursus, ce qui me permettait d’avoir le statut d’étudiant entrepreneur pendant un an. C’était une belle opportunité : je pouvais mûrir mes idées en étant accompagnée, avec des locaux, et des ressources. Cela m’a aussi ouvert les portes de programmes internes. J’ai candidaté puis intégré un programme à Station F de novembre à fin avril, subventionné par la région Ile-de-France et accompagné par le startup studio Schoolab. Cette expérience a beaucoup fait avancer le projet car le rythme nous poussait à fixer des exigences ambitieuses et les projets très avancés dans le programme me tirait vers le haut. Ces différents niveaux de développement permettent d’apprendre des expériences des autres. Fin avril 2021, j’avais donc lancé ma plateforme digitale, développé un réseau de restaurants partenaires et construit un kit réutilisable physique pour équiper les clients. Le consommateur qui amène son contenant au restaurant peut avoir accès à des offres en étant abonné Derechef. Aujourd’hui, avec les offres actuelles sur le site, l’abonnement est rentable dès qu’on utilise la plateforme une fois par semaine.

Est-ce que tu travailles en équipe ? Comment a évolué la structure ?

Mon père a décidé de se joindre à l’aventure à la fin de l’année dernière pour accompagner le développement stratégique et financier de DereChef. Depuis mars, grâce à la Fondation Mines ParisTech, nous avons deux stagiaires*. Ils nous accompagnent sur le développement commercial et technique.

Je me suis lancée seule, malgré la difficulté que cela peut représenter. Ne plus être seule aujourd’hui est rassurant et le fait d’avoir une équipe, de travailler avec mon père, c’est motivant au quotidien. Nous cherchons à valider notre concept à grande échelle avant de prévoir un recrutement plus important.

Tu es diplômée mais tu continues à être encadrée par Philippe Mustar et a développé ton projet dans le cadre de PSL et des Mines, comment cela s’organise ?

Je suis étudiante entrepreneur jusqu’en septembre 2021 donc j’ai ce lien avec PSL. Avec Philippe Mustar, nous avons toujours été en contact direct par rapport au projet surtout en termes d’accompagnement, de visibilité, de communication, de financement par rapport à l’Ecole.

Quand tu as commencé ta première année aux Mines, tu pensais à l’entrepreneuriat ou c’est arrivé pendant les études ?

Aux Mines en janvier de 3e année, on a la possibilité de créer notre entreprise lors du stage obligatoire, j’avais pris le mois pour travailler sur un projet personnel qui n’était pas Derechef mais s’appuyait déjà sur une stratégie DIY : simplifier l’accès à la connaissance et la ressource pour faire des produits soi-même. Cela m’intéressait parce que j’ai pas mal de modèle d’entrepreneuriat autour de moi, donc ça me paraissait naturel.

Après, l’entrepreneuriat c’est un défi et des risques. Avec Derechef, on est sur un nouveau modèle donc même si on a aujourd’hui des éléments de validation, il y a des milliers de raisons pour lesquelles ça peut fonctionner et des milliers de raison pour lesquelles ça peut ne pas fonctionner. Même si on fait tout correctement, on ne sait pas si notre modèle est le bon car on a fait un saut dans le vide.

En particulier, nous responsabilisons l’individu. C’est un choix assumé, en accord avec nos valeurs. Cependant, les consommateurs ne sont peut-être pas encore suffisamment sensibilisés au développement durable, ou l’urgence environnementale pas assez menaçante. C’est aussi une question de temporalité : nous sommes persuadés qu’il faut agir maintenant, et espérons que les consommateurs ont ce même sentiment d’urgence. L’objectif sur le long terme est de provoquer un changement au niveau des mentalités et d’insérer des gestes écologiques dans la vie de tous les jours. Il faut susciter le geste et la prise de conscience du consommateur de sa capacité d’action.

Elisabeth Aubert, témoignage d’une femme ingénieure


Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?
Après une classe préparatoire aux Grandes Écoles, j’ai suivi un double cursus d’ingénieur en physique- chimie à l’ENSIC Nancy et Chimie ParisTech.  A la fin de mes études, je suis rentrée dans le Groupe Gaz de France [actuel ENGIE] à la Direction de la Recherche. Le fil conducteur de ma carrière est la transition énergétique & écologique, je suis personnellement très investie sur ces sujets et il est important pour moi de pouvoir aligner mes convictions avec mon travail.
J’ai, tout au long de ma carrière, travaillé sur des sujets « pionniers », de préparation de l’avenir et en particulier sur la décarbonation des technologies de l’énergie et des assets industriels.
A la Direction de la Recherche, j’ai accompagné dès 2004 le développement de la filière biogaz en France aux cotés des villes & collectivités. Puis j’ai pris la direction de deux projets : un premier projet de recherche puis un projet de démonstrateur industriel d’une technologie de réduction des émissions de CO2 des centrales au charbon. J’ai contribué à cette même période à la première stratégie de lutte contre le changement climatique de Gaz de France, c’était en 2007.
J’ai ensuite rejoint GRDF, le distributeur de gaz naturel en France, pour m’occuper du développement et du déploiement des offres d’énergies renouvelables dans le bâtiment en réponse à la réglementation thermique RT 2012. Puis j’ai piloté une réflexion stratégique pour GRDF sur la durabilité des bâtiments (éco-conception, ACV, économie circulaire) et c’est en parallèle de ce poste que j’ai suivi le Mastère Exécutif Spécialisé en RSE et Développement Durable (MS RSEDD) de Mines ParisTech. Après 10 ans de carrière, c’était un réellement engagement que de se replonger dans les études. Je travaillais déjà sur des projets de RSE et de DD de façon opérationnelle et concrète. Mais j’avais envie d’avoir les apports théoriques nécessaires pour prendre de la hauteur. Je trouvais aussi que ça compléterait bien mon diplôme d’ingénieur. Et c’est effectivement un vrai atout aujourd’hui dans ma carrière, parce qu’avec mon cursus d’ingénieur et ce mastère j’ai la capacité d’appréhender les sujets complexes d’un point de vue technologique & industriel mais aussi environnemental & sociétal.
Après ces riches expériences chez GRDF, on m’a proposé de rejoindre ENGIE University, l’Université Corporate rattachée à la DRH Groupe, au moment où ENGIE accélérait fortement ses engagements pour la transition énergétique. J’ai créé l’activité et le portefeuille de programmes autour de la transition énergétique, la RSE, les nouvelles technologies. Je mets tous les jours à profit mon expertise pour accompagner les collaborateurs dans les transformations du Groupe et les aider à mieux comprendre les enjeux stratégiques et l’évolution de nos métiers. Je suis convaincue que donner du sens et des clefs de compréhension est le premier pas pour susciter l’envie de s’engager, d’être acteur.

Quel est votre lien avec l’Ecole des Mines aujourd’hui ?
Le lien existe depuis longtemps car, dès 2006, on m’a proposé par l’intermédiaire de l’AFG [Association française du Gaz ndlr.] de donner des cours dans le Mastère Ingénierie et gestion du gaz (MS GAZ) de l’École. J’ai formé les élèves sur les enjeux des gaz verts et du biogaz, puis au fur et à mesure de l’évolution de mes postes, sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans les bâtiments.
En 2014-2015, j’ai été moi-même élève à l’École, puis deux ans après mon diplôme, Jasha Oosterbaan, la Directrice de l’ISIGE et du MS RSEDD, m’a proposé d’intégrer le Comité d’Orientation de ce MS. J’en suis ravie car cela me permet de garder un lien avec le MS, le comité a pour objectif de passer en revue les promotions mais aussi de réfléchir aux orientations à donner au Mastère. Chaque année nous veillons à enrichir le cursus en proposer de nouveaux sujets ou de nouvelles modalités pédagogiques. J’apporte ma contribution à la fois par mes compétences en ingénierie pédagogiques mais aussi sur ma connaissance du contexte industriel et des besoins des entreprises.
Enfin, cette année j’ai postulé pour être au Conseil d’Administration de Mines ParisTech Alumni. J’avais envie en tant que Mastérienne de représenter ma formation, aujourd’hui peu représentée au conseil. Nous sommes dans un monde qui évolue très vite et nos connaissances deviennent de plus en plus rapidement obsolètes. Je suis donc convaincue que les MS sont très importants dans une carrière, pour mettre à jour ses connaissances, continuer à se former pour être en capacité d’innover et de créer de la valeur.

Qu’est-ce qui vous a incité à participer au documentaire Femmes Ingénieures ?
Ce sont mes collègues Valérie Gaudart, directeur du pôle Culture et Communauté et Elisabeth Richard en charge du réseau WIN (Women in Networking), réseau des femmes chez ENGIE qui me l’ont proposé. Elles ont pensé à moi car elles connaissent mon engagement pour la place des femmes dans les métiers scientifiques et d’ingénieurs. Je suis impliquée depuis plus de 10 ans dans le réseau WIN, j’anime notamment un groupe pour créer des conditions de bienveillance, d’entraide, de conseils entre des femmes qu’elles soient nouvelles arrivantes ou en pleine réflexion après 20 ans de carrière. Je suis également marraine et bénévole dans l’association « Elles Bougent » qui a pour objectif d’encourager les jeunes filles à aller dans métiers technologiques et d’ingénieurs.
Participer à ce documentaire est une façon de plus pour moi de contribuer à la place des femmes dans les métiers scientifiques. Et le tournage au Musée de Minéralogie des Mines restera un excellent souvenir !

Quelles sont les racines de votre engagement pour la reconnaissance des femmes dans les parcours scientifiques ?
En classes préparatoires scientifiques, nous étions 40-45 élèves et seulement 5 filles et mon professeur de mathématiques avait dit au premier cours du début d’année « vous êtes beaucoup de filles cette année ». Étrange interpellation n’est-ce pas ? Je peux vous dire que cela vous marque ! Au passage en maths spé., nous n’étions plus que 3. Autour de moi, j’avais beaucoup d’amies qui aimaient les matières scientifiques mais qui se disaient qu’elles allaient échouer et rien n’était fait pour les aider à lever ses barrières. De mon côté, je ne me suis pas posé de questions, j’adorais la physique et la chimie, et même si je ne savais pas vraiment réellement ce que ça représentait car je n’avais pas de modèle dans mon entourage je savais depuis le collège que je voulais être astrophysicienne ou ingénieure.  Et aujourd’hui, je suis fière d’être allée jusqu’au bout. J’invite les jeunes filles à persévérer dans leur rêve. Soyez audacieuses !
Aujourd’hui je constate avec regret qu’il y a encore trop peu de filles en classes préparatoires et dans les cursus scientifiques.  Il faut absolument que, dès l’enfance, les petites filles puissent s’identifier à des rôles modèles en particulier dans les manuels scolaires et les médias et se dire « moi aussi j’en serai capable demain… d’être astronaute ». Mais d’ailleurs combien de fois avez-vous entendu parler de Megan Mc Arthur, actuelle co-pilote de Thomas Pesquet, sans doute la plus qualifiée de l’équipage et celle qui a volé le plus loin jusqu’au télescope Hubble…. Avec le recul je me rends compte que la seule et unique femme scientifique de mes manuels scolaires c’était Marie Curie, c’est peut-être elle d’ailleurs, qui m’a donné l’envie de faire de la chimie.
Ce que j’ai envie de retenir de positif c’est que les choses progressent et particulièrement en entreprises, chez ENGIE nous avons lancé le programme 50/50 avec pour objectif d’avoir 50% de femmes managers dans le Groupe à échéance 2030.

De la recherche à la production, une startup Made…

SUBLIME Energie développe une technologie de production de carburant décarboné à partir de déchets organiques.

La méthanisation permet de transformer des déchets organiques, sources de coûts et de pollution, en énergie décarbonée. Afin de maximiser ses impacts, la filière méthanisation française a aujourd’hui besoin d’augmenter la taille du gisement de biomasse accessible tout en réduisant les coûts de la filière.

La démocratisation de la méthanisation en milieu diffus offre un potentiel important d’augmentation de la taille du gisement en s’appuyant sur la méthanisation à la ferme et la méthanisation des boues de stations d’épuration, mais nécessite la levée d’un verrou technique et économique concernant le portage du gaz produit pour le valoriser sous forme de biométhane. De plus, cela permet la diversification des usages pour les petites exploitations situées loin des réseaux gaziers et qui sous réserve d’une rentabilité suffisante ne peuvent à ce jour que se tourner vers la cogénération.

SUBLIME Energie propose une solution de portage par camions, s’appuyant sur une technologie unique au monde de liquéfaction de biogaz, à haute efficacité énergétique, développée au Centre d’Efficacité énergétique des Systèmes de MINES ParisTech (CES) dirigé par Maroun Nemer.

SUBLIME Energie développe des équipements industriels qui permettront la mise en place, dans une logique d’économie circulaire territoriale, d’un nouveau service de collecte, transport, épuration et conditionnement du biogaz, offrant une valorisation sous forme de bioGNV physique (bioGNL et bioGNC) substituable à l’essence et au gasoil et sous forme de biométhane injecté dans les réseaux gaziers. Son concept permet également la production d’une source pure et concentrée de bioCO2 substituable au CO2 fossile, utilisé aujourd’hui dans de nombreux secteurs industriels et agro-alimentaires.

SUBLIME Energie est une société à mission et une startup Deep Tech, fondée en juillet 2019 par Bruno Adhémar, Nicolas Bréziat et Rodrigo Rivera-Tinoco, dans le cadre du Mastère Spécialisé “2nd life – Deep Tech Entrepreneur ” de MINES ParisTech et de l’IHEIE. Elle a obtenu le label MINES ParisTech Spin-off ™ en 2020 suite à la signature d’une convention de valorisation avec MINES ParisTech et ARMINES.

SUBLIME Energie est lauréat du concours ADEME I-Nov 2020.

Sa raison d’être s’articule autour de trois axes :

● Développer l’utilisation du biogaz pour substituer les gaz renouvelables aux énergies fossiles,,
● Développer l’activité et l’économie circulaire dans les territoires, notamment en termes d’emploi, d’attractivité et d’indépendance énergétique,
● Valoriser la recherche dans ces domaines.

Bruno Adhémar, cofondateur et président de SUBLIME Energie, a travaillé 27 ans chez Orano (ex Areva). Il a notamment co-dirigé de 2007 à 2012, la Business Line Transports de la BU Logistique d’AREVA. En 2000-2001, il a été coordinateur technique pour la construction d’une unité de traitement des fluides contaminés, issus de l’accident de Tchernobyl. D’avril à juillet 2011, il était au Japon en tant que chef de projet de la première unité de décontamination de l’eau, issue de l’accident de Fukushima Daïchi. A son retour il a piloté jusqu’en 2018 la mise en place de la FINA, la Force d’Intervention Nationale en cas d’accident nucléaire grave.

Nicolas Bréziat, cofondateur et directeur général de SUBLIME Energie, a travaillé pendant 23 ans chez Vallourec. Il a occupé différents postes dans la R&D et l’innovation, d’abord pour le marché automobile puis celui de l’exploration et de la production pétrolière. Il a notamment piloté le développement technique de connecteurs mécaniques et de revêtements multi-fonctions en partenariat avec le Japon et les USA. Il a été directeur R&D de Vallourec Drilling Products.

Rodrigo Rivera-Tinoco, cofondateur et conseiller scientifique de SUBLIME Energie, docteur en physique. Il est responsable d’une équipe de 6 chercheurs au Centre d’efficacité Énergétique des Systèmes (CES) de MINES ParisTech à Palaiseau. Il est également responsable adjoint du Mastère Spécialisé en Ingénierie et gestion du gaz. Il a une forte expérience dans les domaines du captage et de la valorisation du CO2, du traitement et de la liquéfaction des gaz.

L’équipe SUBLIME Energie au complet
de gauche à droite, en haut : Kaoutar El Hmidi, Nicolas Bréziat, Chourouk Nait Saidi, Bruno Adhémar;
en bas : Solène Pigné, Tristan Dollé, Rodrigo Rivera-Tinoco

Notre CHAIREécole #6

Soutenue par la Fondation Mines ParisTech, la Chaire Economics of Natural Gas a été fondée en avril 2016 par quatre institutions universitaires : MINES ParisTech, l’Université Paris Dauphine – PSL, l’Ecole d’économie de Toulouse et l’IFP. Ces institutions françaises ont été récemment rejointes par l’Institut allemand de recherches en économie (DIW).

François Lévêque, professeur d’économie à MINES ParisTech dirige la chaire, en association avec Olivier Massol, professeur associé à l’IFP School, Anna Creti, professeure d’économie à l’Université Paris-Dauphine, Carole Haritchabalet, professeure à l’Ecole d’économie de Toulouse et Christian von Hirschhausen, professeur à l’Université de technologie de Berlin.

Pour mieux comprendre les travaux, objectifs et perspective d’avenir de la chaire, nous avons demandé à François Lévêque de répondre à nos questions.

Interview de François Lévêque – directeur de la Chaire Economie du Gaz Naturel

Pourquoi avoir créé cette chaire ? Quels étaient les besoins ?

Il y avait deux besoins ; le premier était de comprendre la place du gaz naturel dans la transition énergétique en Europe. Sachant que le gaz naturel est certes, une énergie carbonée, mais beaucoup moins carbonée que le charbon. Lorsque le gaz se substitue au charbon, c’est bon pour la planète. Il y avait le motif de s’interroger sur ce que pouvait être la place du gaz dans le mix énergétique européen, en attendant un monde où il n’y aurait que des énergies renouvelables non carbonées et pouvant être stockées.

La deuxième motivation était liée à un objectif pédagogique de la chaire. Il se trouve qu’en France, les cours d’économie de l’énergie sont en fait des cours d’économie de l’électricité. Ce qui se comprend dans le sens où la France n’est pas productrice de gaz mais grâce au nucléaire, elle a de l’expérience et des capacités en matière d’électricité. L’idée était de compléter les enseignements classiques par des interventions de gens de terrain et des spécialistes de l’économie du gaz.

Y avait-il des objectifs professionnels ? Des recommandations à fournir sur l’avenir du gaz naturel ?

Pas particulièrement, c’est une chaire d’économie. Les économistes sont très nuls en prospective. La discipline sait regarder le passé et on fait de l’économétrie grâce à ces données passées. On sait faire de l’analyse mais généralement, quand on est bon en analyse, on n’est pas assez créatif pour prévoir le futur.

Dans le domaine énergétique, il y a beaucoup de prospective, d’élaboration de scénario, mais ce n’est pas l’objectif de notre chaire.

La fin du cycle est proche puisque la chaire a été lancée en avril 2016, prévoyez-vous un renouvellement ?

Absolument, nous sommes en train d’en discuter avec nos mécènes. Il est prévu un renouvellement de cinq années à partir d’avril 2021.

Quelles sont les conclusions de vos recherches ?

Deux conclusions principalement. Sur l’aspect pédagogique, il y a eu des travaux de thèse qui ont été réalisés grâce au financement de la chaire et qui ont porté sur l’économie du gaz.

Sans cette chaire, nos doctorants auraient travaillé sur l’économie de l’énergie mais en électricité, pas sur le gaz. On a formé des gens, notamment les docteurs, qui autrement n’auraient pas été formés au domaine gazier.

L’autre conclusion est qu’il y a la place en Europe pour du gaz naturel comme énergie de substitution au charbon et comme énergie faiblement carbonée, intermédiaire avant un horizon où l’énergie renouvelable non-carbonée et le stockage permettront de ne plus avoir besoin d’énergies faiblement carbonées, comme le gaz.

Comment envisagez-vous l’avenir de la chaire après son renouvellement ?

Le renouvellement de la chaire est en discussion donc on a des projets mais on ne sait pas lequel va être retenu. Il y a sans surprise des projets qui portent sur les gaz verts que ce soit le méthane ou le gaz bleu d’hydrogène. C’est-à-dire que dans le cadre du renouvellement, la chaire changerait de nom et Economie du Gaz Naturel deviendrait Economie du Gaz. Sachant que le gaz naturel c’est le méthane qui est d’origine carbonée et ce gaz vert est aussi du méthane d’origine agricole. Donc ce serait aussi s’intéresser à l’hydrogène, à la façon dont on peut stocker de l’électricité sous forme d’hydrogène et le réinjecter dans le réseau sous forme d’électricité. On réfléchit à une ouverture plus grande sur l’hydrogène, sur le gaz vert.

C’est une chaire qui s’appuie sur plusieurs institutions, comment se passait cette collaboration ?

Très bien, c’est quelque chose de rare. Souvent chaque école a sa chaire sur des sujets qui sont pourtant les mêmes. Là, ma décision dès le départ était de construire une chaire collaborative. Il n’y avait pas de raison que ce soit mon laboratoire qui réalise ces travaux. Il y avait aussi une raison objective en dehors du fait qu’on est plus intelligent à plusieurs, c’est qu’il y a suffisamment peu de ressources en hommes et en travaux académiques pour les mobiliser, avec des personnes à Montpellier, Dauphine ou Toulouse. Le but était de les réunir et de travailler collectivement dans ce domaine où en France, pour des raisons historiques, la réflexion est insuffisamment développée..

Nos laboratoires étaient proches. Je dirige la chaire mais il y a une directrice scientifique Anna Creti, le directeur exécutif de la chaire Olivier Massol et c’est une équipe de plusieurs institutions.

Pour en savoir plus sur la Chaire Economie du Gaz Naturel

Entrepreneuriat et Développement Durable

Pour les Ingénieurs civils de l’École, la création d’entreprise dans le domaine du Développement Durable n’est pas chose nouvelle. En voici quelques exemples qui montrent la diversité des façons dont les entrepreneuses et entrepreneurs de MINES ParisTech s’attaquent à cette question.

En 2006, Amaury Korlinoff (P86) co-crée Solaire Direct qui devient plus important producteur d’énergie solaire en France, également implantée aux États-Unis, au Chili, Afrique du Sud et en Inde. Dix ans plus tard, Engie annonce son acquisition pour près de 200 millions d’euros.

En 2011, Benjamin Saada (P07), Vincent Tejedor (ICM07) et Jean-Charles Samuelian fondent Expliseat qui conçoit, produit et commercialise un siège d’avion trois fois plus léger que celui de ses concurrents. Un Airbus A321 ainsi équipé pèse 2,2 tonnes de moins, réduit sa consommation de kérosène de 400 000 $ par an et diminue ses émissions de CO2 de 800 tonnes par an.

En 2014, Yespark est fondée par Thibaut Chary (P11) et Charles Pfister. L’entreprise permet à des particuliers de louer des places de parking au mois. Aujourd’hui Yespark gère 40 000 places de parking en France, places d’immeubles collectifs qui étaient pour la plupart inoccupées et évite ainsi à autant d’automobilistes de tourner en rond en cherchant… une place.

Camille Delamar (P08) a co-fondé en 2017 Écotable qui valorise les restaurants les plus durables et permet ainsi au grand public de les sélectionner. Pour cela l’entreprise s’appuie sur des critères qui tiennent compte de l’ensemble des sources d’impact environnemental et labellise les établissements les remplissant. Écotable offre ses services au secteur de la restauration pour l’accompagner dans sa transition écologique. Parmi les nombreux labellisés on trouve à la fois des restaurants de quartier et des tables étoilées.

DereChef vient d’être créée par Sophie Peccoux (P17), diplômée depuis quelques mois. La start-up apporte une solution d’emballages réutilisables, simple et globale pour la vente à emporter, accompagnant par-là les consommateurs et les restaurateurs dans leur démarche environnementale.

Philippe Mustar
Responsable de l’option Entrepreneuriat et du Prix Entrepreneuriat

Monaco Solar & Energy Boat Challenge

Chaque année, le Yacht Club de Monaco organise durant la première semaine de juillet le « Monaco Solar & Energy Boat Challenge », une compétition destinée à promouvoir de nouvelles technologies pour la navigation maritime. Environ 350 étudiants, venus d’universités et d’écoles d’ingénieurs du monde entier, mettent à l’épreuve leurs solutions techniques « zéro carbone » pour propulser un bateau à l’aide d’une réserve d’énergie de 5kW ou de panneaux solaires.

Pour l’édition 2021 qui se tient du 6 au 10 juillet, l’Ecole participe, pour la première fois, en s’alignant dans la classe « Energie », grâce au soutien de la Fondation. Selon la jauge de cette classe, la plus ouverte à l’innovation, une coque de type catamaran de 5 mètres est fournie par les organisateurs, et les équipes doivent concevoir et fabriquer le cockpit, la propulsion, la direction et les systèmes de contrôle de l’embarcation.

Au-delà de cette première participation, l’ambition du projet est clairement de fédérer à plus long terme étudiants et chercheurs de l’Ecole autour de ce challenge d’ingénierie innovante, en planifiant une participation durant les cinq années à venir, dans une logique de capitalisation d’expérience. La construction du bateau mobilise ainsi des enseignants-chercheurs du site de Sophia Antipolis, les centres CEMEF, PERSEE, OIE et CRC, ainsi que des élèves du Cycle Ingénieur civil et des doctorants, l’occasion pour la Fondation de financer un projet par tous les acteurs de MINES ParisTech.

A ce jour l’équipe a créé le jumeau numérique du prototype, a débuté le développement du poste de pilotage et lancé les premiers tests du dispositif énergie/motorisation/propulsion. L’entreprise Symbio accompagne ce travail en fournissant une pile à hydrogène spécialement adaptée à la compétition et mettant à disposition deux ingénieurs pour accompagner l’équipe pendant le projet.

Retour sur la conférence de Jean-Marc Jancovici

Mardi 26 janvier 2021, Jean-Marc Jancovici est intervenu dans le cadre des « Visioconférences de la Fondation » sur le thème : Réflexions sur le rôle de l’ingénieur des Mines dans le contexte actuel. Près de 200 personnes se sont connectées pour suivre cette conférence, poser leurs questions et apporter de nouveaux éléments de réflexion.

Jean-Marc Jancovici a abordé de multiples thématiques dont son parcours personnel, qui l’a conduit à travailler à l’ADEME sur le développement de la comptabilité Carbone, le Bilan Carbone, mais aussi la question du réchauffement climatique et de la transition énergétique. Pour appuyer son propos, il est revenu sur des notions fondamentales en matière d’énergie en soulignant la variété des champs couverts par ce sujet. Dans ce contexte, l’ingénieur des Mines se présente comme une figure polyvalente, capable de comprendre et d’aborder le sujet sous son aspect scientifique, économique et social. Il appelle les jeunes ingénieurs à être acteurs du changement, en mobilisant les compétences acquises à l’École des Mines de Paris.

Voir ou revoir la visio-conférence

Pour en savoir plus sur les travaux de Jean-Marc Jancovici :

• vous pouvez consulter son site : https://jancovici.com/

• vous pouvez re(voir) ses cours à MINES ParisTech en cliquant ici

Mettre son patrimoine au service de l’École des Mines

En 2019, grâce à Raoul Charreton (P44), la Fondation Mines ParisTech a reçu son premier legs significatif. À cette occasion, la Fondation revient pour vous sur les différentes formes de legs qui existent.

Le saviez-vous ?
La Fondation Mines ParisTech, reconnue d’utilité publique depuis 1947, est habilitée à recevoir des legs et autres libéralités en franchise de droits de succession.
Faire un legs à la Fondation Mines ParisTech, quel que soit le montant, c’est s’assurer de faire perdurer sa mémoire à travers nos valeurs communes.

Que puis-je transmettre ?
Par un legs, vous transmettez tout ou une partie de votre patrimoine au profit de la Fondation en le stipulant dans votre testament (nous vous conseillons pour cela d’aborder le sujet avec votre notaire). Plusieurs possibilités s’offrent à vous afin d’exprimer au mieux vos volontés :
Le legs universel : en faisant un legs universel au profit de la Fondation Mines ParisTech, vous décidez de nous transmettre l’intégralité de votre succession. Vos héritiers touchent leur part en priorité, dite « la réserve héréditaire ».
Le legs à titre particulier: cette disposition permet à la Fondation de recevoir un ou plusieurs biens précis, déterminés au préalable par le testateur. Par exemple, grâce à un legs de 23 400 €, vous financez 3 ans de bourse pour un étudiant ingénieur civil ; en léguant un appartement parisien, vous logez jusqu’à 10 élèves près de l’École.

Vous souhaitez en savoir plus sur les libéralités ?
Nous mettons à votre disposition, sur simple demande, notre brochure legs et donations.

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Vous avez des questions relatives aux libéralités?
Vous pouvez contacter notre expert en fiscalité et Délégué général de la Fondation :
Antoine Battistelli – antoine.battistelli[a]mines-paristech.fr – 01.40.51.90.21

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Ils ont planché sur le village olympique des JO…

En août dernier, la « 7th International DHC* + Summer School » a réuni pendant une semaine, trente jeunes professionnels et doctorants issus de quatorze pays différents à MINES ParisTech, afin de se pencher sur les systèmes énergétiques du futur.
Créée par l’association Euroheat & power et soutenue par la Fondation Mines ParisTech, cette semaine dédiée aux réseaux de chaleur et de froid a permis aux stagiaires de travailler sur des concepts innovants de réseaux thermiques pour le futur village olympique des JO de Paris 2024. L’équipe gagnante a proposé un concept innovant reposant sur la géothermie, des pompes à chaleur réversibles et des stockages de chaleur et de froid qui serviraient aussi de mur d’escalade, nouvelle discipline olympique.

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*DHC : « District heating and cooling » = réseaux de chaleur et de froid