Corinne Cuisinier : porteuse de l’axe Féminisation

Par Corinne Cuisinier (ICiv 80), Responsable du groupe de travail sur la Féminisation dans le Comité de Campagne de la Campagne 2021-2026 de la Fondation Mines ParisTech

L’École a fait de la mixité un de ses axes stratégiques. Pourquoi ? Parce que les entreprises ne cessent de se plaindre d’un manque de talents, et qu’il est donc bien dommage dans ce contexte de se passer de la moitié d’entre eux. Or les écoles d’ingénieurs et d’ingénieures, à l’exception des écoles d’agronomie, restent sous féminisées. Il faut donc convaincre les jeunes femmes qu’elles ont leur place dans ces écoles et qu’elles ont les mêmes capacités que leurs homologues masculins. Le documentaire qui devrait être achevé dans les prochaines semaines doit leur montrer les multiples carrières possibles de celles qui ont fait le choix d’une formation d’ingénieure, leur intérêt et leur possible contribution à la construction d’un monde meilleur et durable.
Mais attirer les femmes dans ces filières scientifiques ne suffira pas, si, une fois dans l’entreprise elles se heurtent au plafond de verre, ou si, alors qu’elles décident de créer leur entreprise, elles ne trouvent pas les financements nécessaires.
Pour ceux ou celles qui doutent de la réalité du plafond de verre, de nombreuses études montrent que les femmes qui ont fait des études supérieures ont les mêmes ambitions que leurs camarades hommes (voir par exemple les études de GEF grandesecolesaufeminin.fr), mais leur accès aux postes de responsabilité reste plus difficile. Le chemin est semé d’embuches, qu’il s’agisse des taches dites ménagères, de l’éducation des enfants, et surtout des stéréotypes que la société véhicule, et transmet, consciemment ou non. Le nombre d’enfants est un frein dans une carrière pour une femme, alors que la même question n’est que très rarement évoquée pour les hommes, leur capacité « à déménager » ou à s’expatrier plus souvent questionnée….
Coté financement d’entreprises, on se réfèrera à l’étude du BCG publiée au printemps.

Rapport BCG

La mixité et le financement progressent, mais la route est encore longue ; les startups fondées par des équipes 100% masculines représentent plus de 90% des fonds levés en 2020.
La Fondation Mines ParisTech qui a pour mission de partager et soutenir les ambitions de l’École, a donc complété ces objectifs de mixité par un projet de chaire d’enseignement et de recherche.
– Son premier objectif est de sensibiliser par une approche pédagogique innovante les étudiants et étudiantes : comprendre les stéréotypes que notre éducation et la société nous ont inculqué, ainsi que les biais qu’ils génèrent dans les processus de décision ; apprendre à réagir aux situations sexistes qu’ils et elles rencontreront, devenir acteurs du changement dans les organisations qu’ils et elles intègreront à la sortie de l’école.
– Le deuxième objectif sera de compléter les recherches sur les freins qui persistent dans les carrières des femmes et aider les entreprises à casser le plafond de verre par des recherches nouvelles, encadrées par un comité d’experts et d’expertes, venant du secteur académique, et des groupes et entreprises partenaires.

Intéressée depuis de longues années par cette problématique de l’accès des femmes aux postes de responsabilité, je suis ravie de piloter le groupe de réflexion de la fondation sur ce thème, et remercie vivement les participants et participantes pour leur ouverture d’esprit, leur apport méthodologique pour bâtir à l’École des Mines de Paris, une formation d’excellence dans ce domaine, et pouvoir appliquer à la mixité la devise de l’école : Théorie et pratique.
Un grand merci à nos mécènes BNP Paribas, Engie, Safran, et Vinci qui ont rendu possible le tournage du documentaire.

Les projets détaillés de l’axe Féminisation

Publié le 6 septembre 2021

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