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Rencontre avec Alexandra Belus, nouvelle directrice du service des…

Peux-tu te présenter et revenir sur ton parcours universitaire ?
Je suis Alexandra Belus, biologiste de formation. J’ai un doctorat en biologie et j’ai essentiellement travaillé sur la physiologie du cœur et du muscle cardiaque pour caractériser des canaux ioniques activés par un stress mécanique. Pendant les années qui ont suivi, j’ai travaillé sur les propriétés mécaniques des muscles striés donc les muscles squelettiques et cardiaques au niveau subcellulaire. J’ai fait toutes mes études en France jusqu’au DEA que j’ai eu à l’Université Victor Segalen de Bordeaux. J’ai fait mon doctorat en Angleterre que j’ai préparé à l’Université de Leeds. A l’issue de mon doctorat, je suis partie en post-doc à l’Université de Florence, en Italie, et j’y suis restée 8 ans. J’y faisais de la recherche et de l’enseignement, à la faculté de médecine.
Au bout de 8 ans d’enseignement et de recherche, j’étais contente de ce que je faisais mais j’avais besoin de changer de métier. Je voulais voir comment je pouvais contribuer à la recherche et à l’enseignement d’une manière différente. J’ai rejoint l’Ecole Polytechnique, au départ comme adjointe du directeur de l’école doctorale de l’Ecole Polytechnique, puis au fur et à mesure, on a structuré les doctorats et les masters autour d’un service unique. J’ai participé à cette structuration et j’en ai pris la direction en 2015. J’ai contribué au développement de l’Université Paris-Saclay dont Polytechnique était membre ainsi qu’au développement de l’Institut Polytechnique avec l’ENSTA, Télécom, l’ENSAE et Télécom Sud-Paris. J’arrivais au bout de l’histoire dans l’établissement, une fois que cela a été mis en place.
J’ai rejoint les Mines car cela ressemblait à ce que j’avais fait à Polytechnique mais ce qui m’intéressait est que l’Ecole fait partie de PSL et qu’elle est très liée aux entreprises. Dans PSL, ce qui me plaît est que l’université est déjà dans une deuxième phase donc il faut consolider l’existant et aller au-delà. En ce qui concerne les entreprises, le fait que la recherche soit fortement motivée par les entreprises et les partenariats donne une autre dynamique.

PSL est rentré en compte dans ton choix de rejoindre l’Ecole. Est-ce que l’approche littéraire et pluridisciplinaire change la donne ?
PSL pour moi, c’est un groupement qui a une identité forte avec des établissements de très haut niveau, avec une forte sélection à l’entrée. Malgré tout, on a une grande diversité de culture, ce qui constitue une richesse qu’on ne retrouve pas dans tous les groupements.

Le côté recherche partenariale des Mines de Paris t’intéresse également. Peux-tu expliquer comment les doctorants font leurs recherches pour une entreprise ?
Nous avons beaucoup de thèse Cifre à l’Ecole par rapport à la moyenne nationale ce qui fait qu’on a beaucoup de thèses, en partenariat avec des industriels. Les doctorants alternent donc entre le laboratoire académique et l’entreprise. Ils ont une acculturation presque naturelle à l’entreprise via leur travail de recherche, leur thèse en lien avec l’entreprise. Pour moi c’est une force car le doctorat a souvent été vu en France comme un diplôme purement universitaire. C’est important de travailler dans cet axe, de contribuer à effacer les silos publique et privé et de replacer le doctorat au cœur de la société, que ce soit dans le secteur public ou dans des entreprises.

Ces thèses développées dans des entreprises sont valorisées et conduisent à des embauches ou c’est séparé ?
Une thèse, qu’elle soit préparée en partenariat avec une entreprise ou non, n’empêche pas que le doctorant puisse faire une carrière académique et vice-versa. Il n’y a de moins en moins de structure en silo. On a beaucoup de docteurs aux Mines qui sont partis en entreprise après leur doctorat mais cela reste plurifactoriel. Par exemple, nombre d’ingénieurs font leur thèse donc garde une sensibilité accrue au monde de l’entreprise.

Comment envisages-tu l’avenir ? Quelles étaient tes motivations et tes objectifs lorsque tu as rejoint l’équipe ?
Ce qui est compliqué et ce dans toutes les institutions intégrées à des regroupements est le diplôme. Typiquement, pour MINES ParisTech, c’est un diplôme PSL qui est délivré désormais et ce n’est plus un diplôme MINES ParisTech même si tout le suivi, la formation et la recherche sont confiés aux Mines. Ceci étant, la recherche est faite à l’Ecole des Mines et s’appuie sur les capacités de recherche de l’établissement donc des Mines. Le gros travail sur lequel on réfléchit est de définir une identité du doctorat MINES ParisTech bien que le diplôme soit un diplôme PSL. Il faut qu’on trouve notre place pour que les Mines restent visibles. Les candidats au doctorat doivent choisir MINES ParisTech parce qu’il y a une identité, un accompagnement, un suivi, des perspectives qui sont connues, identifiées et prisées. Les futurs employeurs doivent également être informés de ces éléments et savoir que les docteurs formés aux Mines ont une marque de fabrique. Ces éléments vont au-delà du travail de recherche. On a commencé ce travail avec les écoles doctorales et des représentants des doctorants. On veut proposer un accompagnement de nos doctorants qui leur donne une valeur ajoutée par rapport à d’autres doctorants d’autres institutions. Et tout ceci sans perdre la force de PSL.
On veut livrer un docteur avec une grande qualité à l’issue de sa thèse et on a intérêt à poursuivre. On doit rester conforme aux exigences de l’Ecole des Mines comme elle l’est pour les ingénieurs des Mines. Il faut que les docteurs soient aussi bien jugés que les élèves-ingénieurs mais au niveau docteur. L’autre enjeu est d’attirer des candidats à haut potentiel, comme pour les concours d’ingénieurs. Les doctorants doivent vraiment apporter quelque chose au laboratoire pendant les 3 ans, sur un principe d’échange. Pour ce faire, il faut des projets excitants de la part des centres de recherche, des conditions matériels intéressantes avec une politique de rémunération attractive et un programme d’accompagnement de qualité pendant la formation pour rendre les doctorants toujours plus performants et qu’ils aient un emploi intéressant après leur doctorat. L’enjeu est de positionner une identité Mines dans le contexte PSL et que ce soit attractif d’un point de vue national et international pour attirer les bons doctorants, qui deviendront des docteurs recherchés sur le marché du travail.

Dans le processus de recrutement, tu dois travailler au cas par cas en faisant une place à l’individualité de chacun.
C’est d’autant plus vrai que les centres de recherche travaillent sur des thématiques qui sont très variables et très différentes donc, typiquement entre un doctorant qui va venir travailler au CSI et un qui va travailler au CEMEF, il n’y a pas le même profil au départ. On n’a donc pas d’uniformité de culture entre les différents doctorants. Ils sont formés en fonction du centre de recherche dans lequel ils vont préparer leur thèse. Il y a même une variabilité intra-centres selon la variabilité des projets. Tout le travail de recrutement est géré par les écoles doctorales : ISME, SDOSE et GRENE ainsi que SFA et STIC. C’est dans ces écoles que sont inscrits pédagogiquement nos doctorants et ce sont ces écoles doctorales qui animent le recrutement. Elles ont la connaissance et le savoir au plus près des communautés scientifiques pour pouvoir faire le travail de sélection à l’entrée.
D’une manière générale, tous les chercheurs d’un centre inscrivent leurs doctorants dans la même école doctorale. Il y a des centres sur des sites différents, rattachés à une même école doctorale. De manière générale, il n’y a aucune école doctorale qui soient exclusivement MINES ParisTech, soit elles sont communes avec d’autres membres de PSL, soit elles sont partagées avec d’autres établissements. Il y a une dimension pédagogique, en général multi-sites et multi-établissements et une dimension établissements multi-école doctorale.

Présentation des doctorants en 2021

En 2021, 375 élèves sont inscrits en doctorat à l’Ecole des Mines de Paris.

En 2020, 89 docteurs ont soutenu leurs thèses à l’école

Visioconférence avec Philippe Mustar

La Fondation Mines ParisTech vous invite à revoir
la visioconférence sur le thème : L’entrepreneuriat en action.
Ou comment de jeunes ingénieurs créent des entreprises innovantes

Dans un format interactif, Philippe Mustar propose une réflexion sur l’entrepreneuriat en confrontant « Théorie et Pratique » à travers trois thématiques particulières.

• Intérêt de l’entrepreneuriat en tant que discipline d’Enseignement & de Recherche,
• Panorama de la création d’entreprises aux Mines,
• Apport des cas pratiques de création, à l’Enseignement & la Recherche.

Philippe Mustar est professeur d’Entrepreneuriat & d’Innovation à Mines Paris-PSL et visiting professor à Imperial College Business School.

Son dernier ouvrage L’Entrepreneuriat en action retrace le parcours de création de trois start-ups au sein de l’Ecole des Mines (Expliseat, DNA Script et Criteo) pour mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre et devenir un outil pour de potentiels entrepreneurs.

Retour sur la conférence d’Olivier Bomsel

Mardi 16 mars 2021, Olivier Bomsel est intervenu dans le cadre des « Visioconférences de la Fondation » en posant la question suivante : Peut-on parler d’un siècle de la Chine comme il y a eu un siècle américain ? Plus de 100 personnes se sont connectées pour suivre cette conférence, poser leurs questions et apporter de nouveaux éléments de réflexion.

Le XXe siècle a été américain. Les formes de régulation mondiale de l’après-guerre se sont érodées jusqu’à saper les institutions américaines elles-mêmes. La puissance économique chinoise, mais aussi la menace climatique, exacerbe les inégalités au sein des démocraties représentatives, périmant les clivages idéologiques du XIXe et du XXe siècle.

Quels outils propose l’économie politique contemporaine pour décrire les systèmes institutionnels en présence ? Comment permettent-ils de lire le populisme, les tensions engendrées par la pandémie, les réactions des sociétés occidentales et asiatiques ?

Voir ou revoir la visio-conférence

Pour en savoir plus sur les travaux d’Olivier Bomsel :

Chaire Marques et Médias

Croissance et gouvernance des ETI en France

Les neufs étudiants de l’Option Economie Industrielle : Sébastien ALARY, Ilyes METHIA, Louis LABAT, Matthieu AUCOUTURIER, Jean AUBRY, Barthélémy SIMON, Elyes KAAK, Arthur LETEMPLE, Carl LAURENT (de gauche à droite)

CONTEXTE

Le Cerna, laboratoire d’économie industrielle de MINES ParisTech a conduit, en liaison avec la Région Ile-de-France et le Club ETI, une étude sur la dynamique industrielle des ETI en Ile-de-France. L’étude s’est appuyée sur les données statistiques disponibles (base Amadeus) et sur une enquête qualitative auprès d’une centaine d’entreprises de la région réalisée entre le 5 et 15 octobre 2020.

L’enquête a été menée par trois économistes, professeurs à l’Ecole des Mines (Olivier BOMSEL, Margaret KYLE et Pierre FLECKINGER), assistés de neuf étudiants de l’option Économie Industrielle.

ETUDE

Les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI), sont les invisibles du paysage industriel français. Moins médiatisées que les PME, les grands groupes ou les startups, leur catégorie a été créée il y a douze ans pour faciliter leur transmission jusqu’alors bloquée par l’ISF. Pourtant, ces entreprises de plus de 250 salariés sont parmi les plus dynamiques et les plus créatrices d’emploi ancré dans les territoires.

En pleine épidémie de Covid, le Cerna a conduit, en partenariat avec la Région Ile-de-France et son Club-ETI, une étude sur le poids économique des 1800 ETI de la région. Rédigé par les neuf élèves de l’option Économie Industrielle, le rapport exploite les données statistiques, mais aussi 60 entretiens menés en face-à-face avec des dirigeants d’entreprises. Il analyse les dynamiques de croissance des entreprises ainsi que l’originalité des formes de leur gouvernance, marquée par l’entrepreneuriat et la maîtrise du risque.

Très attendu par l’industrie, ce rapport insiste sur la nécessité de promouvoir les opportunités professionnelles, notamment pour les jeunes ingénieurs, de ces entreprises dont beaucoup sont leaders de marchés de niche. Il souligne la pertinence de relations durables entre ces entreprises dynamiques mais peu médiatisées et une école de taille intermédiaire, mais à forte réputation, comme MINES ParisTech.

Le rapport a été remis le 01/02/2021

Lire le rapport

Notre CHAIREécole #6

Soutenue par la Fondation Mines ParisTech, la Chaire Economics of Natural Gas a été fondée en avril 2016 par quatre institutions universitaires : MINES ParisTech, l’Université Paris Dauphine – PSL, l’Ecole d’économie de Toulouse et l’IFP. Ces institutions françaises ont été récemment rejointes par l’Institut allemand de recherches en économie (DIW).

François Lévêque, professeur d’économie à MINES ParisTech dirige la chaire, en association avec Olivier Massol, professeur associé à l’IFP School, Anna Creti, professeure d’économie à l’Université Paris-Dauphine, Carole Haritchabalet, professeure à l’Ecole d’économie de Toulouse et Christian von Hirschhausen, professeur à l’Université de technologie de Berlin.

Pour mieux comprendre les travaux, objectifs et perspective d’avenir de la chaire, nous avons demandé à François Lévêque de répondre à nos questions.

Interview de François Lévêque – directeur de la Chaire Economie du Gaz Naturel

Pourquoi avoir créé cette chaire ? Quels étaient les besoins ?

Il y avait deux besoins ; le premier était de comprendre la place du gaz naturel dans la transition énergétique en Europe. Sachant que le gaz naturel est certes, une énergie carbonée, mais beaucoup moins carbonée que le charbon. Lorsque le gaz se substitue au charbon, c’est bon pour la planète. Il y avait le motif de s’interroger sur ce que pouvait être la place du gaz dans le mix énergétique européen, en attendant un monde où il n’y aurait que des énergies renouvelables non carbonées et pouvant être stockées.

La deuxième motivation était liée à un objectif pédagogique de la chaire. Il se trouve qu’en France, les cours d’économie de l’énergie sont en fait des cours d’économie de l’électricité. Ce qui se comprend dans le sens où la France n’est pas productrice de gaz mais grâce au nucléaire, elle a de l’expérience et des capacités en matière d’électricité. L’idée était de compléter les enseignements classiques par des interventions de gens de terrain et des spécialistes de l’économie du gaz.

Y avait-il des objectifs professionnels ? Des recommandations à fournir sur l’avenir du gaz naturel ?

Pas particulièrement, c’est une chaire d’économie. Les économistes sont très nuls en prospective. La discipline sait regarder le passé et on fait de l’économétrie grâce à ces données passées. On sait faire de l’analyse mais généralement, quand on est bon en analyse, on n’est pas assez créatif pour prévoir le futur.

Dans le domaine énergétique, il y a beaucoup de prospective, d’élaboration de scénario, mais ce n’est pas l’objectif de notre chaire.

La fin du cycle est proche puisque la chaire a été lancée en avril 2016, prévoyez-vous un renouvellement ?

Absolument, nous sommes en train d’en discuter avec nos mécènes. Il est prévu un renouvellement de cinq années à partir d’avril 2021.

Quelles sont les conclusions de vos recherches ?

Deux conclusions principalement. Sur l’aspect pédagogique, il y a eu des travaux de thèse qui ont été réalisés grâce au financement de la chaire et qui ont porté sur l’économie du gaz.

Sans cette chaire, nos doctorants auraient travaillé sur l’économie de l’énergie mais en électricité, pas sur le gaz. On a formé des gens, notamment les docteurs, qui autrement n’auraient pas été formés au domaine gazier.

L’autre conclusion est qu’il y a la place en Europe pour du gaz naturel comme énergie de substitution au charbon et comme énergie faiblement carbonée, intermédiaire avant un horizon où l’énergie renouvelable non-carbonée et le stockage permettront de ne plus avoir besoin d’énergies faiblement carbonées, comme le gaz.

Comment envisagez-vous l’avenir de la chaire après son renouvellement ?

Le renouvellement de la chaire est en discussion donc on a des projets mais on ne sait pas lequel va être retenu. Il y a sans surprise des projets qui portent sur les gaz verts que ce soit le méthane ou le gaz bleu d’hydrogène. C’est-à-dire que dans le cadre du renouvellement, la chaire changerait de nom et Economie du Gaz Naturel deviendrait Economie du Gaz. Sachant que le gaz naturel c’est le méthane qui est d’origine carbonée et ce gaz vert est aussi du méthane d’origine agricole. Donc ce serait aussi s’intéresser à l’hydrogène, à la façon dont on peut stocker de l’électricité sous forme d’hydrogène et le réinjecter dans le réseau sous forme d’électricité. On réfléchit à une ouverture plus grande sur l’hydrogène, sur le gaz vert.

C’est une chaire qui s’appuie sur plusieurs institutions, comment se passait cette collaboration ?

Très bien, c’est quelque chose de rare. Souvent chaque école a sa chaire sur des sujets qui sont pourtant les mêmes. Là, ma décision dès le départ était de construire une chaire collaborative. Il n’y avait pas de raison que ce soit mon laboratoire qui réalise ces travaux. Il y avait aussi une raison objective en dehors du fait qu’on est plus intelligent à plusieurs, c’est qu’il y a suffisamment peu de ressources en hommes et en travaux académiques pour les mobiliser, avec des personnes à Montpellier, Dauphine ou Toulouse. Le but était de les réunir et de travailler collectivement dans ce domaine où en France, pour des raisons historiques, la réflexion est insuffisamment développée..

Nos laboratoires étaient proches. Je dirige la chaire mais il y a une directrice scientifique Anna Creti, le directeur exécutif de la chaire Olivier Massol et c’est une équipe de plusieurs institutions.

Pour en savoir plus sur la Chaire Economie du Gaz Naturel

Monaco Solar & Energy Boat Challenge

Chaque année, le Yacht Club de Monaco organise durant la première semaine de juillet le « Monaco Solar & Energy Boat Challenge », une compétition destinée à promouvoir de nouvelles technologies pour la navigation maritime. Environ 350 étudiants, venus d’universités et d’écoles d’ingénieurs du monde entier, mettent à l’épreuve leurs solutions techniques « zéro carbone » pour propulser un bateau à l’aide d’une réserve d’énergie de 5kW ou de panneaux solaires.

Pour l’édition 2021 qui se tient du 6 au 10 juillet, l’Ecole participe, pour la première fois, en s’alignant dans la classe « Energie », grâce au soutien de la Fondation. Selon la jauge de cette classe, la plus ouverte à l’innovation, une coque de type catamaran de 5 mètres est fournie par les organisateurs, et les équipes doivent concevoir et fabriquer le cockpit, la propulsion, la direction et les systèmes de contrôle de l’embarcation.

Au-delà de cette première participation, l’ambition du projet est clairement de fédérer à plus long terme étudiants et chercheurs de l’Ecole autour de ce challenge d’ingénierie innovante, en planifiant une participation durant les cinq années à venir, dans une logique de capitalisation d’expérience. La construction du bateau mobilise ainsi des enseignants-chercheurs du site de Sophia Antipolis, les centres CEMEF, PERSEE, OIE et CRC, ainsi que des élèves du Cycle Ingénieur civil et des doctorants, l’occasion pour la Fondation de financer un projet par tous les acteurs de MINES ParisTech.

A ce jour l’équipe a créé le jumeau numérique du prototype, a débuté le développement du poste de pilotage et lancé les premiers tests du dispositif énergie/motorisation/propulsion. L’entreprise Symbio accompagne ce travail en fournissant une pile à hydrogène spécialement adaptée à la compétition et mettant à disposition deux ingénieurs pour accompagner l’équipe pendant le projet.

Retour sur la conférence de Jean-Marc Jancovici

Mardi 26 janvier 2021, Jean-Marc Jancovici est intervenu dans le cadre des « Visioconférences de la Fondation » sur le thème : Réflexions sur le rôle de l’ingénieur des Mines dans le contexte actuel. Près de 200 personnes se sont connectées pour suivre cette conférence, poser leurs questions et apporter de nouveaux éléments de réflexion.

Jean-Marc Jancovici a abordé de multiples thématiques dont son parcours personnel, qui l’a conduit à travailler à l’ADEME sur le développement de la comptabilité Carbone, le Bilan Carbone, mais aussi la question du réchauffement climatique et de la transition énergétique. Pour appuyer son propos, il est revenu sur des notions fondamentales en matière d’énergie en soulignant la variété des champs couverts par ce sujet. Dans ce contexte, l’ingénieur des Mines se présente comme une figure polyvalente, capable de comprendre et d’aborder le sujet sous son aspect scientifique, économique et social. Il appelle les jeunes ingénieurs à être acteurs du changement, en mobilisant les compétences acquises à l’École des Mines de Paris.

Voir ou revoir la visio-conférence

Pour en savoir plus sur les travaux de Jean-Marc Jancovici :

• vous pouvez consulter son site : https://jancovici.com/

• vous pouvez re(voir) ses cours à MINES ParisTech en cliquant ici

Cartographie des outils ODD pour les entreprises

Les Objectifs de Développement Durable (ODD), signés à l’ONU fin 2015, constituent l’agenda multilatéral de développement durable le plus ambitieux à ce jour. Leurs 17 grands objectifs (faim, pauvreté, discriminations, éducation, eau, énergie, infrastructures, innovation, climat, biodiversité, etc.), déclinés en 169 cibles et 244 indicateurs à atteindre d’ici 2030, ont été signés par 193 pays, Chine et USA compris.

Au-delà des Etats, engagés par cette signature, les entreprises ont participé à l’ONU à la conception des ODD et, par la voix du Forum de Davos et du WBCSD (World Business Council for Sustainable Development), elles se sont félicitées de pouvoir participer librement à la réalisation des ODD, un marché estimé à 12.000 milliards de dollars.

Comment expliquer dès lors que, cinq ans après, les actions engagées par les entreprises soient si loin des annonces initiales ? Et comment remédier à cela ?

Le projet « Cartographie des outils ODD pour les entreprises », soutenu par la Fondation Mines ParisTech, pourrait bien contribuer à répondre à ces deux questions.

Sur la première, en partant de la cinquantaine d’outils les plus diffusés à l’échelle internationale en matière d’évaluation d’impact, il a mis en évidence, à côté d’autres explications possibles, l’absence d’outils adaptés à la prise en compte de la variété des ODD. En l’absence de tels outils intégrateurs, les entreprises sont conduites ou bien à développer leur propre outillage ad hoc, ou bien à devoir manipuler une multitude d’outils standard différents. Une situation qui freine considérablement l’action.

Sur la seconde, l’apparition il y a un an d’un outil international intégrateur, le SDG Action Manager, promu tout à la fois par le UN Global Compact et le B-Lab, constitue indéniablement un signe d’espoir. D’autres outils intégrateurs, de portée nationale, sont également apparus récemment. Le projet « Cartographie des outils ODD » procède désormais à l’analyse des forces et faiblesses de ces outils, de manière à favoriser leur amélioration et leur diffusion. L’angle d’attaque privilégié est de suivre l’usage de ces outils par les entreprises, en travaillant entre autres avec des PME, qui disposent de moindres ressources, dans le cadre de clubs d’entreprises, de fédérations professionnelles ou de pôles de compétitivité.

Philippe LEFEBVRE – MINES ParisTech- Centre de Gestion scientifique (CGS)
philippe.lefebvre@mines-paristech.fr

Visioconférence avec Jean-Marc Jancovici

La Fondation Mines ParisTech vous invite à revoir
la visioconférence sur le thème :
Réflexions sur le rôle de l’ingénieur des Mines dans le contexte actuel.
Défis, responsabilités et compétences, devoir d’obéissance ou de désobéissance alors que le péril guette…

En dialogue avec Carole Le Gall,
DGA d’ENGIE Solutions,
en charge du Comité Développement Durable
de la Fondation Mines ParisTech.

Notre société connaît des transformations profondes ce qui entraîne un changement structures de référence. Dans ce cadre, tout un chacun peut être amené à réévaluer sa situation et à se demander quel est son rôle. Les élèves de l’Ecole des Mines sont considérés comme des personnes curieux, formés aux problématiques contemporaines, dotés d’un esprit critique développé. Ils peuvent alors être des locomotives pour faire face aux défis soulevés par la crise sanitaire.

Jean-Marc Jancovici possède de multiples casquettes en plus de celle de professeur à Mines Paris-PSL, où il dispense le cours Energie et Changement climatique. Parallèlement, il est Associé-fondateur de Carbone 4, cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie bas carbone, auteur d’essais sur le changement climatique et la transition énergétique, fondateur de The Shift Project, conférencier, chroniqueur dans la presse et membre de diverses commissions.