Entrepreneuriat

Prix Entrepreneuriat Mines Paris-PSL – Transvalor 2024

L’édition 2024 du Prix Entrepreneuriat Mines Paris – PSL, soutenu par Transvalor, société de transfert et valorisation des résultats issus de centres de recherche, notamment de Mines Paris – PSL, s’est déroulée le mardi 12 novembre dans les locaux parisiens de Mines Paris – PSL.

Coordonné par Philippe Mustar, le Prix Entrepreneuriat répond à un des objectifs stratégiques de Mines Paris – PSL de renforcer et développer une culture entrepreneuriale ouverte et engagée après des étudiants et des jeunes Alumni.

« Dans un monde de plus en plus changeant, les ingénieurs doivent avoir les compétences pour travailler au milieu d’un océan d’incertitudes, incertitudes à la fois sur les techniques, sur les usages et les marchés, sur les organisations et leur environnement. Les doter de compétences entrepreneuriales, c’est les aider à affronter ces défis. Car nous avons besoin d’ingénieurs-entrepreneurs pour imaginer ou inventer des solutions innovantes aux grands défis qu’affrontent nos sociétés dans les domaines de l’écologie, de la transition bas carbone, de l’énergie, de l’alimentation, de la santé, mais aussi du travail, de l’éducation, de la formation et bien d’autres encore » Philippe Mustar, Professeur Innovation et Entrepreneuriat, Mines Paris – PSL.

Le Prix Entrepreneuriat a pour objectifs de valoriser les diplômés qui créent des entreprises, de les féliciter et de mettre en lumière leur projet. Mais également de dire à celles et ceux qui désirent créer une entreprise pendant leur scolarité, après leur diplôme ou bien après une expérience professionnelle que Mines Paris – PSL, la Fondation Mines Paris et Mines Paris Alumni sont là pour les aider et les soutenir.

Trois finalistes ont été sélectionnés pour le Prix émergence, avec l’aide des élèves de l’option Innovation et Entrepreneuriat  :

  • Mathieu Grosso (ICiv P19) et Christopher Heim (ICiv P18), co-fondateur d’IDA, le logiciel révolutionnaire à destination de tous les commerçants alimentaires. Il s’agit d’Arolya, une plateforme de commande et gestion de stocks en mobilité pour les produits frais. Elle tire parti de l’intelligence artificielle pour permettre à n’importe quel collaborateur en magasin de passer une commande qui maximise les marges et minimise les pertes en un temps record.
  • Maxence Morillon (ICiv P20), co-fondateur de Wander qui développe le premier hub de données événementielles et culturelles en temps réel regroupant des spectacles, concerts, expositions, ateliers, brocantes…
  • Julie Crémieux (ISIGE 18-19), co-fondatrice de NeoFarm, une biotechnologie qui élève et reproduit la Mouche Soldat Noire pour produire des protéines à base d’insecte pour l’alimentation des animaux d’élevage ainsi qu’un engrais organique pour l’agriculture.

Le jury, composé par les élèves de l’option Innovation et Entrepreneuriat, Anne Laurent, directrice déléguée de Mines Paris – PSL, Olivier Baujard, Président de Transvalor, Marc Fossier, président de la Fondation Mines Paris ont décerné le Prix émergence accompagné d’un chèque de 10 000 €.

Julie Crémieux (ISIGE 18-19), co-fondatrice de NeoFarm remporte le Prix émergence

Le Prix d'honneur pour Timothée Rambaud (ICiv 00), co-fondateur de Legalstart

Legalstart est la 1re plateforme de services juridiques en ligne pour TPE et PME. Elle accompagne les entrepreneurs dans leurs démarches juridiques, administratives et comptables : la création d’entreprise, le dépôt de marque, la modification de statuts, l’approbation des comptes, l’embauche d’un salarié ou encore la fermeture d’une entreprise.

Félicitations aux lauréats ainsi qu’aux finalistes de cette nouvelle édition !

Félicitations aux lauréats ainsi qu’aux finalistes de cette nouvelle édition !

Kocliko, une start-up co-créée par deux docteurs en énergétique

Essentiel pour faire le lien entre monde académique et économique, l’entrepreneuriat est fortement valorisé et accompagné par Mines Paris – PSL. En lien direct avec cette stratégie, notre Fondation s’implique de plus en plus, prenant des participations dans des jeunes start-ups issues de l’École.

La dernière participation en date concerne Kocliko, une start-up dont l’activité est basée sur une technologie disruptive : l’Individualisation des Frais de Chauffage (IFC) des logements équipés de chauffage collectif.

Co-créée par deux docteurs en énergétique, diplômés en 2014, de Mines Paris – PSL, Eric Vorger et Fabio Munaretto, Kocliko coche toutes les cases des critères d’investissement par notre Fondation : une recherche issue de nos centres de recherche, qui fait le lien avec le monde économique et qui agit pour la transition écologique et numérique.

Eric Vorger nous en dit plus.

Comment vous êtes-vous rencontrés avec Fabio ?
Fabio et moi nous sommes rencontrés durant notre thèse au Centre d’Énergétique des Systèmes (CES), dans le groupe Éco-Conception et Thermique des Bâtiments (ETB). Je profite d’ailleurs de cette occasion pour rendre hommage à Bruno Peuportier, chercheur remarquable de l’École, qui a dirigé ce groupe pendant 40 ans avant de prendre sa retraite cette année. Il nous a profondément marqués par son éthique de travail : il savait rendre les sujets complexes accessibles, maîtrisait parfaitement ses thématiques, ne tolérait pas la médiocrité et était guidé par une conviction écologique sincère. C’était aussi une personne très accessible, toujours prête à échanger.

Comment est née l’idée de Kocliko ?
L’idée de créer Kocliko est née en constatant le potentiel d’innovation concrète de nos travaux de thèse, axés sur la Simulation Thermique Dynamique des bâtiments. Notre premier produit était un logiciel destiné aux bureaux d’études, avec deux fonctionnalités majeures : (1) optimiser les scénarios de travaux dans une approche multicritère (énergie, coût, CO2, confort) et (2) garantir la performance énergétique réelle des bâtiments, au-delà des calculs théoriques conventionnels.

En 2019, nous avons découvert le potentiel de l’Individualisation des Frais de Chauffage (IFC) dans le cadre de la loi ELAN et l’opportunité de transformer le marché des Répartiteurs de Frais de Chauffage (RFC).

Pour mémoire, en France, le chauffage des bâtiments est responsable de 26 % de la consommation énergétique totale. Avec des émissions annuelles de plus de 74 millions de tonnes de CO2, soit 14% des émissions de gaz à effet de serre français.

Quels liens entretenez-vous avec Mines Paris – PSL ?
Outre le fait que Fabio et moi avons réalisé nos doctorats et post-doctorats au CES, nos liens avec Mines Paris – PSL restent forts, notamment avec le groupe ETB, dirigé désormais par Charlotte Roux et Patrick Schalbart.

Nous avons également contribué à plusieurs projets de recherche, notamment dans le cadre du Lab Recherche Environnement VINCI, lié au réseau ParisTech. Un nouveau projet de recherche est en préparation avec le Lab Recherche Environnement, sur l’IA pour le pilotage des systèmes de gestion technique des bâtiments.

Kocliko a également fourni au CES une licence du logiciel AMAPOLA, pour des études avancées en Simulation Thermique Dynamique, toujours active.

Prix Entrepreneuriat 2024

Mines Paris – PSL et
la Fondation Mines Paris
sont heureux de vous convier à la remise du
Prix Entrepreneuriat Mines Paris – PSL – Transvalor,
coordonné par Philippe Mustar, professeur d’Innovation & Entrepreneuriat
le mardi 12 novembre 2024 à partir de 18h
à l’École des Mines de Paris, dans l’Amphithéâtre Schlumberger.

En savoir plus sur le Prix Entrepreneuriat :

Le Prix Entrepreneuriat se décline en deux prix :

  • un « Prix émergence jeune entreprise » qui est attribué à un ou une élève ou diplômé.e qui a créé une entreprise ces dernières années. 
  • un « Prix d’honneur » qui est attribué à une ou un entrepreneur qui sera honoré pour avoir, au cours de ces dix dernières années, créé et fait croître une entreprise qui a un impact particulièrement remarquable dans un domaine spécifique ou pour la société tout entière. Découvrez le lauréat au cours de la soirée.

Rencontre avec Aurélie Jean

La Fondation Mines Paris et Mines Paris – PSL vous invitent à la conférence 

JEUDI 7 NOVEMBRE à 18H30

Le code a changé ? Nos vies au temps des algorithmes

Une rencontre avec Aurélie Jean (Docteur 2009),

Docteure en sciences, entrepreneure et autrice, 

spécialiste en modélisation algorithmique

 

Elle présentera son parcours, ses travaux sur les algorithmes et leurs usages dans nos sociétés contemporaines.

La conférence donnera lieu à la dédicace, des deux derniers livres de l’autrice Le code a changé : Amour et sexualité au temps des algorithmes et Les Algorithmes aux éditions Que sais-je ?

Aurélie Jean

Après une thèse au CMAT, encadrée par Dominique Jeulin et Samuel Forest, Aurélie Jean navigue depuis près de vingt ans dans la modélisation algorithmique appliquée à de nombreux domaines. Aurélie vit et travaille entre les USA  et la France, où elle partage son temps entre le conseil, la R&D, l’écriture et l’enseignement continu. En 2016, elle fonde une agence de conseil et de développement en algorithmique et en data. Elle dirige également une deep tech startup en intelligence artificielle dans le domaine de la détection précoce du cancer du sein. Aurélie est chercheuse invitée à la Hult Business School et pour The Digital Economist. Aurélie est l’autrice de plusieurs essais à succès et chroniqueuse pour plusieurs médias. 

Wander, une start-up créée par un Ingénieur civil P20

Wander est une application sociale qui agrège l’offre événementielle et reconnecte ses utilisateurs à la culture en leur permettant de trouver le bon événement en moins de 2 minutes et au meilleur prix grâce à son IA de recommandation et son comparateur de prix.

Amorcé en octobre 2022, le projet est officiellement lancé en décembre 2023 avec pour mission de reconnecter les habitants à l’offre culturelle locale en leur facilitant la découverte d’événements.
Au printemps 2024, 15 partenariats rémunérés et 16 autres sources d’information permettent à Wander d’agréger automatiquement une offre de plus de 25k événements par mois. L’application permet alors de trouver le bon événement au meilleur prix grâce à :

  • un algorithme de recommandation fondé sur des modèles de deep learning,
  • un système de recherche avancé unique (filtres, map, flux …),
  • un comparateur de prix rendu possible grâce à des algorithmes de traitement des données,
  • un réseau social qui permet des recommandations croisées entre utilisateurs.

Wander s’inscrit dans le marché européen de la promotion d’événements, estimé à 11,5Md€ en 2022 avec un taux de croissance annuel de 4,5%. Celui-ci est un segment du marché européen de l’événementiel, estimé à 115Md€ en 2022.

Nos utilisateurs sont principalement de jeunes actifs intéressés par des expositions, des spectacles et des concerts. Via l’application, ils peuvent accéder aux billetteries des événements ou acheter leurs places directement dans Wander.

Plusieurs types de concurrents ont été identifiés mais ne se présentent pas comme des concurrents directs car ce sont des acteurs faisant la promotion d’événements et non des billetteries.
L’équipe dirigeante se compose d’Arthur Morillon (Président), Maxence Morillon (Directeur Technique), Nil Parent (Directeur Général) et Benjamin Morillon (Directeur Financier) avec une perspective de développement lié aux levées de fonds attendues courant 2024 et qui permettrait en octobre 2024 de bénéficier d’un financement de 650 000 €.

Maxence Morillon : Pourquoi j’entreprends

J’ai pris la décision d’entreprendre pour diverses raisons. Tout d’abord, le défi personnel qu’il représente est primordial pour moi. La possibilité de réussir, tout comme celle d’échouer, et d’assumer la responsabilité de l’une ou l’autre issue me pousse à sortir de ma zone de confort. Le choix de ce projet en particulier vient du désir partagé avec mes cofondateurs d’avoir un réel impact sur notre société. Nous voulons permettre à chacun d’accéder facilement et rapidement à l’offre culturelle disponible autour d’eux.

Prix Entrepreneuriat Mines Paris-PSL – Advancy – Transvalor 2022

L’édition 2022 du Prix Entrepreneuriat Mines Paris – PSL, soutenu par Advancy, leader international du conseil stratégique et opérationnel et Transvalor, société de transfert et valorisation des résultats issus de centres de recherche, notamment de Mines Paris – PSL, s’est déroulée ce lundi 7 novembre dans les locaux parisiens de Mines Paris – PSL.  Financé par la Fondation Mines ParisTech, le Prix Entrepreneuriat répond à un des objectifs stratégiques de Mines Paris – PSL de renforcer et développer une culture entrepreneuriale ouverte et engagée après des étudiants et des jeunes alumni.

« Dans un monde de plus en plus changeant, les ingénieurs doivent avoir les compétences pour travailler au milieu d’un océan d’incertitudes, incertitudes à la fois sur les techniques, sur les usages et les marchés, sur les organisations et leur environnement. Les doter de compétences entrepreneuriales, c’est les aider à affronter ces défis. Car nous avons besoin d’ingénieurs-entrepreneurs pour imaginer ou inventer des solutions innovantes aux grands défis qu’affrontent nos sociétés dans les domaines de l’écologie, de la transition bas carbone, de l’énergie, de l’alimentation, de la santé, mais aussi du travail, de l’éducation, de la formation et bien d’autres encore » Philippe Mustar, Professeur Innovation et Entrepreneuriat, Mines Paris – PSL.

Le Prix Entrepreneuriat a pour objectifs de valoriser les diplômés qui créent des entreprises, de les féliciter et les mettre en lumière. Mais également de dire à celles et ceux qui désirent créer une entreprise pendant leur scolarité, après leur diplôme ou après une expérience professionnelle que l’École, PSL, la Fondation et les alumni sont là pour les aider et les encourager.

Le Prix Entrepreneuriat a décerné :

  • Le « Prix émergence jeune entreprise », attribué à un ou une élève ou diplômé.e qui a créé une entreprise ces dernières années, récompense Flaneer (met à disposition des outils virtualisés dits “cloud” pour les créateurs et les ingénieurs), qui s’est vu remettre un chèque de 10 000€.

Parmi les finalistes : Ariane Varale (ICiv P17), cofondatrice de Smartback ; Paul Garnier (ICiv P17) et Arthur Verrez (ICiv P17) pour Flaneer ; Eloi de Cossé Brissac (ICiv P18) et Victor Renard (ICiv P18) pour Le Donjon de Paris.

  • Le « Prix d’honneur » est attribué à une ou un entrepreneur honoré.e pour avoir, au cours de ces dix dernières années, créé et fait croître une entreprise qui a un impact particulièrement remarquable dans un domaine spécifique ou pour la société toute entière. Il a été décerné à Renaud Heitz, co-fondateur d’Exotec (intégrateur de solutions robotiques innovantes pour les entrepôts des plus grandes marques au monde).

« Je suis très fier de recevoir ce Prix à l’Ecole des Mines de Paris. C’est ici que j’ai reçu toutes les bases qui m’ont permis de me lancer dans l’entreprenariat, bases techniques bien sûr mais aussi business, humaines et internationales. C’est aussi aux Mines que j’ai découvert la passion qu’on pouvait ressentir à travailler bien entouré et pour un projet en lequel vous croyez ! » Renaud Heitz, co-fondateur d’Exotec.

NotOnlyMine pour le partage de voitures entre proches

Pouvez-vous vous présenter ? Quel a été votre parcours à l’Ecole ?

Je suis Raphaël Toledano, P18. Dès la deuxième année, au moment du choix d’option, j’ai suivi le cours d’entrepreneuriat. En troisième année, dans cette option, on a un mois de lancement de projet. Avec Oscar, on a lancé NotOnlyMine dès novembre 2021, qu’on a décidé de prolonger en parallèle des cours. En mars 2022, on devait faire un stage de fin d’études qu’on a décidé de faire dans notre start-up. A partir de ce moment, on se lançait officiellement dans l’entrepreneuriat.

Je suis Oscar Bourgeois, P18. Dans nos parcours avec Raphaël, on se complète parce qu’il a des vraies compétences techniques en informatique. Pendant sa césure il a fait deux stages en développement. De mon côté, j’ai fait de la production cinématographique puis travaillé dans une start-up qui fait des bilans carbones.

RT : on a choisi de fonder la start-up ensemble parce qu’on s’entend bien depuis le début de nos études. On avait d’ailleurs l’habitude de faire beaucoup d’autres activités ensemble, en particulier de la musique. Quand il a fallu monter le projet en cours, ça nous a paru évident de travailler tous les deux.

 

Pouvez-vous nous décrire la start-up que vous avez montée ?

OB : NotOnlyMine est la première appli mobile qui permet de prêter sa voiture ou d’emprunter celle de ses proches. Dans le terme « proche » on englobe les proches sociaux (famille, amis, collègues…) et les proches géographiques (voisins). En invitant ses proches sur l’application, on permet d’utiliser les voitures de manière intelligente. Trois statistiques prouvent la nécessité du projet. 2 millions de voitures neuves sont achetées chaque année en France mais elles sont utilisées moins de 5% de leur temps de vie. Ceci présente le problème d’optimisation du parc. 13 millions de voitures sont utilisées moins de deux fois par semaine. Une voiture partagée peut remplacer entre 6 et 15 voitures individuelles. Conclusion : le partage de voiture est trop rare, à nous de le démocratiser.

Pour voir ce qui est faisable, on a fait une étude et on a identifié deux obstacles les assurances et le frein psychologique (les emprunteurs ne veulent pas déranger). Notre solution lève les freins avec le calendrier partagé, l’assurance pendant le prêt et une fonction de calcul du juste remboursement de l’usage de la voiture.

RT : notre principal concurrent pourrait être GetAround, parce que, quitte à prêter son véhicule, autant en tirer quelque chose. Empiriquement, très peu de gens considèrent la location de particuliers à particuliers comme solution. Premièrement, cela s’explique par le fait que peu de conducteurs ressentent vraiment le besoin de rentabiliser leur voiture et de prendre le temps de le faire. Deuxièmement, prêter sa voiture à un inconnu fait peur. Notre force est de jouer sur le lien de confiance plutôt que le levier financier. On réduit le cercle mais le prêt se fait en bonne entente.

OB : dans cette perspective, on s’est d’ailleurs constitué comme entreprise à mission [cette notion a été créée au CSI]. Notre mission est double : d’ordre écologique, ie diminuer le nombre de voitures achetées, et d’ordre social, ie la mobilité étant de plus en plus chère et l’accès à la mobilité de plus compliqué, on veut faciliter à nouveau cet accès.

Aujourd’hui la voiture est considérée comme une commodité et c’est vraiment dans cette voie qu’on veut diriger notre entreprise.

Etait-ce votre idée de départ ? Avez-vous beaucoup évolué dans le processus de création ?

OB : Pendant l’année de césure déjà, on voulait monter quelque chose ensemble, sur le thème de la musique. L’idée était bonne mais ça ne s’est pas fait.

Le projet actuel s’est construit en discutant avec notre entourage. Aujourd’hui on peut emprunter des voitures à ses proches mais il y a beaucoup de freins. Initialement, on voulait créer une solution pour acheter à plusieurs et partager le véhicule acheté mais dans les faits, c’est compliqué en termes d’assurance et de législation. Il y a aussi un frein social car les personnes aiment être propriétaires de leur voiture. On a donc réorienté vers le partage et l’usage optimal de voitures.

Le vrai coup de pouce est venu de notre rencontre avec Gwénaël Moy, aujourd’hui notre associé. Nous l’avons rencontré pendant l’option Innovation & Entrepreneuriat avec Philippe Mustar et quand on a pitché notre projet, il nous a suggéré d’entrer sur le secteur par le partage simple.

Quelle est la structure actuelle de votre entreprise ?  Etes-vous à plein temps sur le développement ou avez-vous un travail à côté ?

RT : on ne vit pas encore de l’entreprise. Le produit n’est pas lancé donc on ne peut pas être rémunéré même si on aurait pu, via une levée de fonds. Pour l’instant, on a surtout eu la chance d’être aidé par la Fondation et évidemment par nos parents. Pour autant, cette solution n’est pas durable donc il faut qu’on sorte du bénéfice ou qu’on se penche sur la levée de fonds.

OB : Le Prix JEM ta Start-Up qu’on a reçu le 13 septembre est arrivé au bon moment, à la fin de l’aide de la Fondation avec un financement de 20 000 € et 6 mois d’hébergement dans un co-working « Le digital village », place d’Italie. D’autres financements et subventions devraient continuer d’arriver ce qui va nous permettre de lancer le produit et de se verser un petit salaire.

 

Quelles sont les prochaines étapes ?

RT : On doit signer un contrat avec une assurance, pour protéger les voitures lors des prêts ce qui nous permet de lancer le produit dans la foulée. Entre ces deux points clés se pose la question de lancer le produit en version beta, sans la brique assurance pour accumuler des retours d’utilisateurs et former une micro-communauté.

On peut donc commencer à embaucher parce qu’avec les fonds, on peut verser des salaires, y compris à nous deux.

Quand vous avez commencé votre première année aux Mines, pensiez-vous à l’entrepreneuriat ou c’est arrivé pendant les études ?

RT : en 2018, quand j’intégrais l’école, c’était une possibilité mais ça n’avait rien de précis et clair. C’est avec mes choix de parcours et les stages que je me suis vraiment penché sur l’entrepreneuriat et la création d’une start-up.

OB : avant la césure, je ne me posais pas la question. Mes deux stages m’ont plu et les structures dans lesquelles je travaillais m’ont donné un aperçu de l’entrepreneuriat.

Comment la Fondation vous a-t-elle accompagné pour le développement de votre entreprise ?

OB : quand notre projet était bien avancé pendant la troisième année, on a entendu parler du soutien de la Fondation pour financer un stage de fin d’études dans notre entreprise. Philippe Mustar nous a permis de soumettre notre travail pour une bourse et une fois que le projet était validé, on n’a plus hésité puisqu’on avait l’opportunité de continuer quelque chose qui nous plaisait.

RT : d’un point de vue pratique, la fondation nous a conventionnés et versés une bourse de 600€ pendant 6 mois à partir du 21 mars. Ca apporte beaucoup de souplesse quand on crée son entreprise.

KlipFit : une start-up pour réduire l’impact de l’industrie…

Pouvez-vous vous présenter ? Quel a été votre parcours à l’École ?

Je suis Théophile Bousquet, P18. J’ai rejoint l’École après deux ans de prépa. En deuxième année, j’ai participé à la vie associative de l’école, par exemple au week-end d’intégration des premières années. J’ai ensuite choisi de faire une césure avec un premier stage dans la finance à Londres, et un deuxième dans une start-up dans l’immobilier. Ce stage m’a beaucoup plu et m’a motivé à rejoindre l’option Innovation & Entrepreneuriat en troisième année. Je me suis spécialisé en Machine Learning avec le master MVA à l’ENS Paris-Saclay, en parallèle de la 3A. Grâce à l’option, j’effectue mon stage de fin d’étude dans mon entreprise. Avec le double-master, on a pu initier une collaboration avec le laboratoire de Computer Vision de l’École, le CAOR.

Je suis Federico Fortis, P18. J’ai rejoint l’École après deux ans de prépa aussi et j’ai rencontré Théophile dès mon arrivée, puisqu’on était dans la même chambre à la résidence des Mines. Je participais aussi à différentes associations pendant ma deuxième année, en particulier à l’organisation du Grand Gala avec les alumni. Je suis ensuite parti en césure après ma 2A avec un premier stage en Capital Risque et un deuxième stage en Private Equity à Londres. C’est d’ailleurs pendant nos stages à Londres qu’on a commencé à monter ce projet ensemble, et surtout, qu’on s’est rendu compte qu’on voulait y consacrer du temps. L’option Innovation & Entrepreneuriat en troisième année était une belle opportunité, qui nous a permis de travailler sur notre start-up en étant encadrés par Philippe Mustar, puis de faire notre stage de fin d’études au sein de notre propre entreprise.

Théophile Bousquet : pendant la 3A notre projet a beaucoup évolué grâce à toutes les rencontres qu’on a faites durant cette période d’option.

Pouvez-vous nous décrire la start-up que vous avez montée ?

Federico Fortis : KlipFit est née du constat qu’un vêtement acheté en ligne sur quatre est retourné, dans plus d’un cas sur deux pour une mauvaise taille. La croissance du secteur, accélérée par la pandémie, augmente le nombre de retours. Ces colis sont souvent jetés dans des bennes à ciel ouvert, lorsqu’ils ne sont pas bradés. Leur logistique est également très coûteuse, la plupart de ces retours étant gratuits pour les consommateurs. Pour nous, la cause de ce problème réside dans la relation entre les consommateurs et les vêtements qu’ils achètent.

TB : Consommer en ligne dépersonnalise l’achat : alors qu’en boutique il suffit d’essayer, en ligne le consommateur ne peut pas savoir si le vêtement lui plait vraiment, ou quelle taille choisir. KlipFit souhaite recréer ce lien, pour permettre aux gens de mieux consommer, et quelque part de les responsabiliser. Aujourd’hui, nous recommandons à un client sa taille avec précision grâce à deux photos, de face et de profil. Nous analysons sa morphologie, et en fonction de ses goûts, lui recommandons la bonne taille à choisir. Nous voulons permettre une consommation éclairée, et mettre fin aux achats doublon où deux tailles sont commandées pour essayer depuis chez soi et ensuite renvoyer.

FF : Notre business model s’appuie d’ailleurs sur notre relation directe avec les marques. On ne va pas s’adresser aux consommateurs. On vend notre produit aux marques, on est intégré à leur site, le tout sans être visible. On est en marque blanche.

TB : Aujourd’hui, notre cible est l’ensemble des distributeurs (marques ou revendeurs) qui ont une forte présence en ligne. En particulier, les DNVB (Digital Native Vertical Brands) qui ont été créées dans l’ère digitale, et qui sont donc particulièrement sensibles à l’innovation et aux enjeux des retours. Nous couvrons cependant tout type de distributeur puisque notre technologie s’adapte à toutes les marques.

FF : On remarque également un fort intérêt de la part des revendeurs multimarques en ligne puisqu’ils se situent sur une portion très restreinte de la chaîne de valeur, qui est celle de l’interaction avec les clients, qu’on vient fortement améliorer.

Était-ce votre idée de départ ? Avez-vous beaucoup évolué dans le processus de création ?

TB : Initialement notre entreprise s’appelait Arezzo Ateliers, né d’un constat similaire. Au début de nos stages, nous n’arrivions pas à trouver des chemises qui nous allaient, en particulier au niveau de la longueur des manches ou de la largeur d’épaules. L’idée était donc de créer une marque de chemises sur mesure, 100% en ligne, grâce au Machine Learning qui calcule les mensurations des consommateurs. Comme chez le tailleur, mais 100% digital.

De fil en aiguille, on a compris que ce problème de taille se trouvait également au niveau des pantalons, robes, chaussures… à toute l’industrie. On a pivoté et créé cette fonctionnalité de recommandation de taille pour se placer sur un marché beaucoup plus gros : le prêt-à-porter.

FF : Nous avons effectué ce pivot pendant la troisième année : en allant voir des tailleurs et des producteurs de chemises, on s’est rendu compte qu’on n’avait ni l’argent, ni les compétences pour monter une marque, mais que notre valeur ajoutée était vraiment au niveau de la technologie. En échangeant avec des marques de prêt-à-porter et des consommateurs, on a compris qu’il y avait un réel besoin d’amélioration de l’expérience d’achat en ligne pour le prêt-à-porter, en particulier au niveau du choix de la taille.

Quelle est la structure actuelle de votre entreprise ?

TB : Historiquement, avec Federico, on ne séparait pas les tâches par thématique car on venait de la même formation et qu’il y avait tant à faire sur tous les plans : tech, compréhension du problème, du marché, démarches administratives… Maintenant, plus le temps passe, plus notre travail se segmente. Je m’occupe de tout ce qui touche à la R&D et au développement du produit.

FF : De mon côté, je m’occupe principalement du démarchage commercial et du financement.

TB : On a gagné un prix de PSL qui constituait un financement de 10 000€. Ça nous a permis de travailler avec deux freelances qui nous ont aidés à avancer plus vite pour le développement du produit. On reçoit également beaucoup de soutien de la part de la Fondation de l’Ecole, du réseau alumni, ainsi que de notre incubation à Station F.

FF : Notre jeunesse et notre manque d’expérience, en particulier business, sont parfois des freins. On a donc constitué un comité de conseillers plus senior, plus expérimentés, qui nous aident sur nos problématiques stratégiques, dont deux alumni de l’École.

Quelles sont les prochaines étapes ?

TB : La prochaine étape est donc de lancer le produit grâce à notre premier partenariat avec une marque. Il s’agit d‘une marque de prêt-à-porter pour hommes, la première qui nous a fait confiance. Deux autres marques 100% digitales nous aident à construire et tester notre produit, nous allons nous intégrer sur leur site dans les prochaines semaines également. Pour l’instant on se concentre sur les premiers retours clients, les premiers retours utilisateurs, qui vont nous permettre d’améliorer notre produit. On continue le travail de recherche avec le laboratoire CAOR (où j’ai fait mon stage) des Mines. Le but est de perfectionner la technologie, de la complexifier pour avoir un outil encore plus puissant et précis que la compétition.

FF : On commence aussi à réfléchir au recrutement. On a récemment été labellisés deeptech par Bpifrance, qui distingue les innovations de rupture, nécessitant un temps de recherche long et qui requièrent beaucoup de compétences techniques. Nous souhaitons donc utiliser ce support pour recruter des profils techniques et ainsi creuser notre avantage technologique.

TB : D’ici l’année prochaine, on souhaite également être rejoints par des profils différents du nôtre, plus commerciaux, pour accélérer sur la recherche de clients.

FF : Jusqu’à présent, on a tout développé nous-mêmes, sans véritablement de coûts, grâce à la bourse de la Fondation et le Prix PSL-Pépite. Pour l’instant on est plus concentrés sur des financements « non-dilutifs », type subventions ou prêts. Pour accélérer, on se dit qu’un tour de table de financements « dilutifs » pourrait être intéressant l’année prochaine.

Quand vous avez commencé votre première année aux Mines, pensiez-vous à l’entrepreneuriat ou c’est arrivé pendant les études ?

TB : Pour moi, pas du tout. Il n’y a pas d’entrepreneur dans mon entourage familial. En sortant de prépa, je m’imaginais plutôt suivre des cours de sciences comme en thermodynamique ou en physique quantique.

FF : de mon côté, l’entrepreneuriat était plutôt familier puisque mon père est entrepreneur. Cependant, je m’étais toujours convaincu que ce n’était pas fait pour moi, sûrement par peur. En rentrant aux Mines, j’ai vite compris que je préférais les cours d’économie et de comptabilité aux sciences dures. C’est pendant les stages que je me suis rendu compte que l’entrepreneuriat était peut-être pour moi. Quand on était à Londres avec Théophile, on a commencé à vraiment y réfléchir et à développer le projet. C’était en période de covid, donc on avait un peu de temps le soir en sortant du bureau. Aussi, c’était une année particulièrement effervescente pour les startups et les levées de fonds, donc toutes ces circonstances nous ont vite motivés.

TB : Mon premier contact avec l’entrepreneuriat est passé par ma famille de parrainage puisqu’il y a un entrepreneur. J’ai vu que ça se faisait et que ce n’était pas rare. Il y avait des gens qui réussissaient et s’épanouissaient donc pourquoi pas nous.

Comment la Fondation vous a-t-elle accompagné pour le développement de votre entreprise ?

FF : La bourse de la Fondation dans un premier temps nous a permis de financer notre incubation à Station F et de vivre au quotidien, puisqu’à partir de fin mars, on a reçu 600€ par mois de la Fondation.

TB : Dans un second temps, la Fondation nous a beaucoup aidés via notre professeur Philippe Mustar. Il nous a permis de rencontrer Stéphane Delacote, qui nous a présentés à énormément de monde, à la fois des chercheurs, des investisseurs, des prospects. Son aide nous a fait gagner du temps, et a constitué la première marche du passage d’un projet étudiant à une réelle entreprise. Par ailleurs, quand on se posait des questions sur le financement, on a pu rencontrer Antoine Battistelli qui nous a conseillés et a réfléchi avec nous à des solutions possibles.

Prix Entrepreneuriat 2022

Mines Paris – PSL et
la Fondation Mines ParisTech
sont heureux de vous convier à la remise du
Prix Entrepreneuriat Mines Paris-PSL – Advancy – Transvalor,
coordonné par Philippe Mustar, professeur d’Innovation & Entrepreneuriat
le lundi 7 novembre 2022 à partir de 18h
à l’École des Mines de Paris, dans l’Amphithéâtre Schlumberger.

En savoir plus sur le Prix Entrepreneuriat :

Le Prix Entrepreneuriat se décline en deux prix :

  • un « Prix émergence jeune entreprise » qui est attribué à un ou une élève ou diplômé.e qui a créé une entreprise ces dernières années. Les finalistes sont :
Ariane Varale (ICiv P17), cofondatrice de Smartback
Paul Garnier (ICiv P17) et Arthur Verrez (ICiv P17) pour Flaneer
Eloi de Cossé Brissac (ICiv P18) et Victor Renard (ICiv P18) pour Le Donjon de Paris
  • un « Prix d’honneur » qui est attribué à une ou un entrepreneur qui sera honoré pour avoir, au cours de ces dix dernières années, créé et fait croître une entreprise qui a un impact particulièrement remarquable dans un domaine spécifique ou pour la société tout entière. Découvrez le lauréat au cours de la soirée.