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La Chaire Théorie et Méthodes de la Conception Innovante (TMCI) a été fondée en 2009 par Armand Hatchuel et Benoit Weil, professeurs à MINES ParisTech et est soutenue par la Fondation Mines ParisTech. Elle fonctionne sur des cycles de 5 ans. Elle est aujourd’hui dans son troisième cycle et sa onzième année. Elle est actuellement dirigée par Benoit Weil et Pascal Le Masson avec un collège de 5 professeurs. La chaire TMCI réunit une cinquantaine de chercheurs (doctorants, post-doctorants, associés). Elle reçoit le soutien de 13 partenaires industriels.

Equipe de la chaire TMCI 2018 (chercheurs, associés et partenaires)

 

Interview d’Armand Hatchuel pour la chaire tmci

Lorsque vous avez décidé de fonder cette chaire, était-il difficile de convaincre des partenaires pour vous soutenir dans vos recherches  ?

« La création de la chaire n’a pas été difficile. Elle venait à la suite de nombreuses recherches partenariales qui avaient permis à des entreprises de connaître nos méthodes, et dans certains cas d’avoir acquis en interne une compétence et une pratique avancée. En outre, les entreprises partenaires de la chaire étaient convaincues qu’il fallait capitaliser sur ces premiers succès par un effort de recherche fondamentale qui consoliderait la réputation internationale de nos travaux. Il faut savoir que dans le domaine des théories de la conception, les entreprises étaient dépendantes de deux ou trois écoles dominantes (allemande, japonaise et américaine) et pour convaincre au plan mondial, il fallait non seulement être efficace mais être reconnu académiquement. Le fait que la théorie C-K soit enseignée (entre autres) à Stanford, dans l’un des laboratoires de référence du domaine est un atout pour tous ceux qui proposent cette méthode dans leur entreprise. »

Journée des partenaires 2018

Pouvez-vous nous énoncer les principaux milieux que touchent vos recherches ?

« On doit clairement distinguer le monde des entreprises et le milieu universitaire car l’impact de nos recherches, y est différent. Dans les entreprises, on peut dire que le gros des méthodes que nous avons développées aujourd’hui est connu et diffusé par des consultants dont certains sont vraiment des spécialistes, qui ont gardé un lien étroit et des échanges permanents avec la chaire. On ne peut pas affirmer que toutes les directions d’innovation utilisent la théorie C-K, mais il est devenu rare qu’elle n’en ait pas entendu parler. Certains de nos entreprises partenaires sont des centres d’excellence avec des laboratoires d’innovation qui ont poussé très loin l’usage de nos méthodes en les adaptant ou en les associant à d’autres en fonction de leur activité. Et nous couvrons aujourd’hui tout le spectre industriel depuis la high Tech jusqu’aux grands labos pharmaceutiques en passant par l’industrie classique. Notre impact dans le monde académique est mondial et bien visible. Nous organisons tous les ans le groupe international de Design theory. Celui-ci se réunit depuis 13 ans et il s’est doté d’une Ecole doctorale. Nous recevons tous les ans plus de 100 participants venus d’une cinquantaine d’universités. Par ailleurs, les publications de l’équipe ont de très bons niveaux de citations, y compris pour des papiers relativement théoriques. »

Est-il facile pour les entreprises d’appliquer vos théories ? Les accompagnez-vous tout au long du processus ?

« Comme indiqué plus haut, la plupart des entreprises qui ont eu une pratique intensive de nos théories ont été d’abord des entreprises partenaires. Il y a donc eu non seulement accompagnement mais aussi coévolution, car elles suivent directement tous les travaux de la chaire. En outre, elles partagent leurs expériences et c’est souvent la meilleure façon de découvrir une méthodologie.  Mais il y a aussi une diffusion plus large qui est assuré par les consultants. Et dans ce domaine, il y a d’une part ceux qui sont nés de la chaire et qui sont pour nous à la fois des relais et des sources de stimulation. Et puis il y a une dissémination plus large que nous découvrons chaque jour : lors d’un séjour à Rabat, j’ai appris qu’il s’y tenait un atelier C-K, par une équipe inconnue. »

Vous réalisez votre 3ème cycle. Pouvez-vous nous dire quelle est votre plus grande fierté à ce jour ?

« D’abord, l’évident enthousiasme des jeunes chercheurs de la chaire, et qui perdure. Il tient certainement à l’étonnante fécondité industrielle de la découverte théorique initiale. Tous les jours nous en voyons un prolongement, une extension, une application, tous inattendus. Au plan scientifique, il y a aussi de nombreux résultats qui montrent que nous avons modélisé un raisonnement à la fois important et général. Ainsi, notre approche intéresse aussi bien des philosophes, des psychologues, que des physiciens, et c’est indéniablement très satisfaisant. »

Propos d’Armand Hatchuel, recueillis par Emeline Roque

 

Pour en savoir plus sur la Chaire TMCI

 

Publié le 26 mai 2020

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