Étudiants

Garden Party 2025 : une journée rythmée par des…

Samedi 14 juin, la Fondation Mines Paris et Mines Paris Alumni ont eu le plaisir d’organiser la deuxième édition de la Garden Party dans le cadre verdoyant du jardin de l’École.

Placée sous le signe de la convivialité et des retrouvailles, la journée s’est déroulée sous un beau soleil, réunissant une soixantaine d’alumni et d’étudiants de toutes les filières et générations confondues.

La Garden Party a débuté par une prise de parole de Godefroy Beauvallet, Directeur Général de Mines Paris – PSL, qui s’est réjoui d’accueillir les alumni à l’École et a également rappelé l’importance du lien indéfectible et puissant qui unit les Alumni et l’Ecole. Les Alumni sont bien plus que des anciens élèves : ce sont des partenaires, des donateurs et parfois c’est grâce à eux que naissent des projets de recherche partenariale…

Les échanges ont ensuite battu leur plein autour d’un buffet déjeunatoire estival, dans une ambiance détendue et chaleureuse, rythmée par des espaces de jeux et de détente. Ce moment privilégié a permis de renforcer les liens intergénérationnels qui font la richesse du réseau de Mines Paris – PSL.

Au cours de la journée, les participants ont pu visiter le Musée de Minéralogie de l’École et découvrir une mini-exposition originale intitulée Les Minéraux dans Minecraft. Guidée par Marine Wavrant, médiatrice scientifique du musée, cette visite a permis de faire le lien entre sciences minérales et culture populaire, en explorant les correspondances entre les minéraux du monde réel et ceux représentés dans le célèbre jeu vidéo Minecraft. Une approche ludique et pédagogique qui a suscité la curiosité et l’enthousiasme des visiteurs, petits et grands.

Un grand merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à la réussite de cette édition 2025 ! Rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle Garden Party riche en rencontres et en partages.

Encourager l’égalité des chances avec le podcast Tout le…

Convaincus que la classe préparatoire reste une boîte noire pour beaucoup, Louis Beauval et Alexandre Strauss ont lancé le podcast Tout le monde a sa chance. Leur objectif : éclairer cette formation d’excellence et accompagner les étudiants avec des conseils pratiques et des témoignages inspirants. En mettant en avant des parcours variés, notamment ceux des femmes en écoles d’ingénieurs, ils militent pour une plus grande diversité.

Pouvez-vous vous présenter ? Quel a été votre parcours ?

Nous sommes Louis Beauval (ICiv P20) et Alexandre Strauss (CS 2020). Nous nous sommes rencontrés en prépa à Stanislas Paris en PCSI, où nous sommes devenus amis. Alexandre est parti en PC en spé, tandis que je suis parti en PSI. Après ça, chacun a intégré son école, mais nous sommes toujours restés en contact.

Pouvez-vous nous décrire le projet que vous avez monté ?

Partant du constat que les réseaux sociaux occupent une place incontournable dans la vie des jeunes, nous avons souhaité en tirer parti de manière positive. En proposant d’abord des contenus sur des énigmes scientifiques, des analyses d’oeuvres d’art ou de livres, nous avons cherché à créer des vidéos “éducatives” afin qu’au milieu des centaines de vidéos qu’un jeune peut visionner, au moins l’une d’entre elles lui apporte un peu de savoir. Un jour, nous avons commencé à parler de la prépa et nous nous sommes rapidement rendu compte de l’intérêt que suscitait ce sujet : soit parce qu’il est encore méconnu de beaucoup, soit parce que même ceux qui s’y inscrivent n’en connaissent pas vraiment les enjeux. La prépa, c’est un peu une boîte noire : on sait que c’est une formation d’excellence, mais on ignore souvent de quoi il s’agit réellement. Depuis, notre approche s’est concentrée sur deux axes principaux : d’abord, faire découvrir la prépa à ceux qui la connaissent peu, puis donner des conseils méthodologiques pour réussir en prépa, un peu comme tout ce qu’on aurait aimé savoir quand nous y étions. Aujourd’hui, nous cherchons à diversifier nos actions en donnant des cours de méthode dans une classe de prépa, en rédigeant des livrets méthodologiques, et en développant notre podcast.

Votre podcast vise à démocratiser l’accès aux grandes écoles et à encourager la diversité des parcours. Comment envisagez-vous d’aborder la question de la féminisation dans les écoles d’ingénieurs ?

En tant qu’hommes, il est évidemment difficile de se mettre pleinement à la place des femmes et de saisir l’ampleur du manque de représentativité qui nuit à la féminisation des écoles d’ingénieurs. Cependant, notre choix a été de mettre des femmes en avant, de les écouter et de respecter la parité au sein de l’émission. Cela n’a pas été facile à atteindre en raison de la faible proportion de femmes dans ces écoles, mais nous avons réussi à dénicher des profils extrêmement intéressants, capables de partager leur expérience en tant que filles et femmes au sein des écoles d’ingénieurs. Nous espérons sincèrement que la simple présence de ces profils et l’identification qu’elles suscitent encourageront d’autres filles à se lancer, contribuant ainsi, même modestement, à résoudre les problématiques de féminisation.

Avez-vous prévu des épisodes spécifiques ou des invités qui illustrent ce défi et partagent des solutions concrètes ?

Comme mentionné précédemment, nous respectons la parité et avons prévu trois épisodes avec des profils féminins, dont par exemple : une jeune fille ayant suivi une prépa BCPST à Henri IV, pour finir à Centrale Supélec, une école où le pourcentage de filles a diminué au fil du temps. Ces épisodes ne seront pas un plaidoyer pour la féminisation des écoles, mais plutôt un témoignage de leur parcours en prépa et en école. Nous pensons que l’idée de simplement souligner qu’un profil féminin est un profil comme un autre, capable de réussir, est plus efficace que de se concentrer uniquement sur la féminisation en soi. Nous souhaitons surtout mettre en lumière que ces jeunes femmes ont pu être soutenues et encouragées dans leur parcours, grâce à des initiatives telles que la Maison des Jeunes Talents, qui aide à héberger les jeunes filles, ou grâce à de nombreux mentors et élus qui soutiennent ces jeunes filles dans la réalisation de leurs rêves et ambitions.

Comment la Fondation vous a-t-elle accompagné pour le développement de votre projet ?

La Fondation a montré une réactivité et un enthousiasme remarquables dès le début du projet. En quelques échanges de mails, nous avons pu obtenir un rendez-vous, et en présentant notre projet, nos chiffres, nos ambitions et nos motivations, il nous a suffi de quelques semaines supplémentaires pour obtenir les financements nécessaires. Tourner un épisode de podcast représente un coût important, et ces financements sont essentiels pour la concrétisation de ce projet. Nous tenons donc à exprimer notre profonde reconnaissance envers la fondation et rappelons à chaque fin de podcast qu’elle nous soutient activement.

Deux étudiants de Mines Paris – PSL au cœur…

Les 5 et 6 avril derniers, le Havre a été le théâtre du prestigieux Championnat de France Universitaire d’échecs 2025. Au cœur de cette compétition, Nathan Weisman, étudiant en 1ère année du cycle Ingénieur Civil, et Matthieu Hingouet, étudiant en année de césure du cycle Ingénieur Civil, se sont lancés un défi de taille : représenter avec brio les couleurs de Mines Paris – PSL. Ce projet ambitieux, soutenu par la Fondation Mines Paris et la Direction de l’Enseignement de Mines Paris – PSL, souligne l’engagement de l’école à encourager les initiatives qui tiennent à cœur à ses étudiants.

Nathan (sur la gauche) et Matthieu (sur la droite) sur les marches du podium juste avant le début de la cérémonie de clôture en plein air sous le grand ciel bleu havrais

Le jeu d’échecs, une passion commune à Nathan et Matthieu

Nathan et Matthieu, ont démarré les échecs dès leur plus jeune âge, respectivement à 8 ans et 6 ans.

Matthieu a d’abord évolué au club de Vincennes, puis de Saint-Mandé, son club de cœur. Parmi les étapes marquantes de son parcours, sa 8ème place au championnat de France jeune 2015 à Pau en catégorie benjamin (12 et 13 ans), après être passé tout près d’un podium ; mais également son titre de champion de France en ligne cadet (16 et 17 ans) en 2020.

Nathan a quant à lui découvert les échecs avec son grand-père, avant d’intégrer son club de cœur, Bourg-la-Reine, et de se lancer dans la compétition à l’âge de 10 ans. Il s’est illustré en remportant le championnat départemental des Hauts-de-Seine en catégorie minimes (14-15 ans). Il a joué un an aux côtés de Matthieu à Saint-Mandé, avant de revenir à Bourg-la-Reine. Les deux joueurs se sont finalement retrouvés sur les bancs des Mines.

Nathan et Matthieu continuent de cultiver leur passion commune pour les échecs pendant leur cursus à Mines Paris – PSL.

Matthieu a déjà une participation à un championnat de France Universitaire à son actif, à Bastia sur l’île de Beauté en 2024. Dans les compétitions adultes 2024-2025, son équipe termine 8ème sur les 10 équipes du groupe ouest, ce qui signifie qu’elle se maintient en nationale 1 (au-dessus, il y a le top 16) pour la saison prochaine.

Photo d’équipe des joueurs du club de Saint-Mandé lors du déplacement à Nantes pour les deux dernières rencontres de nationale 1 en mars 2024 (Matthieu, tout à droite de la photo)

De son côté, Nathan s’est beaucoup investi dans Echecs et Mines, l’association d’échecs des Mines, au côté de Simon Lamaze, également étudiant en 1ère année. L’association organise régulièrement des séances de jeu libre à la maison des Mines, le mardi soir, où les étudiants font des parties entre eux dans une ambiance détendue. À noter que certaines séances se sont déjà déroulées en parallèle d’autres événements associatifs, comme la biéro par exemple. L’équipe d’échecs des Mines s’est illustrée lors du premier championnat d’échecs inter-école 2025 organisé par la Grande École de Management de Grenoble. La compétition s’est déroulée dans la soirée du vendredi 7 mars sur leur campus parisien à Pantin. Elle s’est déroulée en deux temps. Tout d’abord, un premier tournoi individuel à la cadence de 3 minutes ko (sans incrément de temps après chaque coup) et pendant une durée limitée d’une heure (c’est à dire qu’à chaque fin de partie, un joueur est apparié contre un autre ayant également terminé sa partie sans attendre que tout le monde ait terminé, l’objectif est ainsi d’enchaîner les victoires le plus vite possible) en présence d’invités d’honneur, dont le grand maître Jonathan Dourerassou et le maître fide Mathieu Thernaut. Nathan a survolé le tournoi et termine à la 2ème place ! Ensuite avait lieu un tournoi par équipe en 7 rondes à la cadence de 5 min ko. Il s’agit d’un tournoi individuel et l’équipe dont le cumul des points de ses membres est le plus élevé l’emporte. Malgré une performance individuelle moyenne, les points cumulés de Guillaume, Matthieu et Nathan permettent à l’équipe des Mines de se classer 2ème, derrière l’Essec et devant Sciences Po Paris.

De gauche à droite, Guillaume Giessner, Matthieu Hingouet et Nathan Weisman pendant la remise des prix
À l’occasion du Cartel 2025, un tournoi amical d’échecs a été organisé le vendredi 25 avril. Vingt-cinq joueurs venus des différentes écoles des Mines se sont affrontés au cours de sept rondes disputées dans une ambiance à la fois conviviale et compétitive. Nathan s’est illustré en décrochant une belle 3e place, tandis que Matthieu tient magnifiquement le drap Echecs & Mines.

Nathan et Matthieu au Championnat de France Universitaire d’échecs au Havre

La première étape pour participer à cette compétition est d’être inscrit à l’Association Sportive de son établissement (SUAPS) pour obtenir la Licence FFSU et être licencié auprès de la FFE (licence B minimum). Cinq étudiants des Mines étaient intéressés pour y prendre part : Nathan Weisman, Matthieu Hingouet, Simon Lamaze, Baptiste Vial et Lenny Brunel. Seuls Nathan et Matthieu ont pu être de la partie finalement, Baptiste et Lenny s’étant pris trop tardivement pour les inscriptions et Simon ayant une répétition générale de PSL OFF Broadway (l’association de comédie musicale de PSL).

Par la suite, ils devaient trouver un soutien financier et ils se sont alors tournés vers la Direction de l’Enseignement et la Fondation Mines Paris pour les accompagner. Mobilisée pour soutenir leur projet, l’École a pris en charge les frais de déplacement et d’hébergement à hauteur de 300€.

Nathan et Matthieu ont ainsi débarqué sur la cité portuaire du Havre au début du mois d’avril. Le Championnat s’est déroulé en 9 rondes sur deux jours, les 5 et 6 avril, avec une cadence de 15 minutes plus un bonus de 5 secondes par coup. Nathan et Matthieu nous livrent leurs impressions à chaque étape du tournoi.

“Nous sommes arrivés à la gare du Havre le samedi 5 avril sous les coups de midi et sous un grand ciel bleu. Nous nous rendons tout d’abord à notre hébergement, l’auberge de jeunesse The People, pour y déposer nos bagages, avant d’aller pointer et récupérer nos sandwiches précommandés à la salle de jeu. Par ailleurs, nous recommandons cette chaîne d’hébergement présente dans plusieurs villes en France pour son ambiance chill et la convivialité qui y règne. C’est avec émerveillement que nous découvrons le campus où se trouve la salle de jeu.”

La bibliothèque universitaire et salle de jeu du tournoi et ses alentours

“C’est donc dans ce cadre fort agréable que nous avons joué le tournoi. Comme chaque année, les 6 premières rondes ont lieu le samedi dans l’après-midi et les rondes 7 à 9 le dimanche matin.”

Partie d’échauffement entre Nathan (à gauche) et Matthieu (à droite) avant le début du championnat, dans la salle de jeu.

Après 2 parties, Matthieu, classé 2084 en rapide, a un score de 2/2 et Nathan, classé 2041 en rapide, un score de 1,5/2 après avoir trébuché à la ronde 2 face à un joueur moins fort que lui, classé 1851. Matthieu se retrouve projeté à la ronde 3 à la table 2, contre le maître international malgache Fy Antenaina RAKOTOMAHARO, classé 2402, qui terminera 3ème du tournoi.

Commentaire de Matthieu : “La partie est relativement plate, avec une position solide des deux côtés. Mais le joueur malgache a joué ses coups beaucoup plus rapidement que moi et je me retrouve sous la pression de la pendule. Rappelons que tomber au temps est synonyme de perte de la partie. Sa technique remarquable dans une finale tour cavalier contre tour cavalier relativement égale finit par faire la différence et je m’incline après une lutte acharnée.”

“Après mon 22ème coup Td4, je me rends compte d’une possibilité de gagner du matériel pour les noirs. Mon adversaire a laissé passer cette opportunité. La laisserez-vous passer vous aussi ?” Solution : 22...Ce2+ 23. Dxe2 Tc1+ 24. Txc1 Dxe2 25. Txd5 h6 avec un bon avantage pour les noirs

Après 3 rondes, Nathan, avec 2,5/3, se retrouve à la table 6 face au jeune maître fide ukrainien Vitalii GRYSHKO. “Il m’a gêné dès l’ouverture et a réussi à concrétiser l’avantage avec les noirs. Je n’ai pas eu ma chance dans cette partie mais ça arrive.”
Petit bilan après cette première demi-journée de compétition : Matthieu a 4/6 et Nathan 4,5/6.

Commentaire de Matthieu : “C’est très dommage. Je jouais contre Adrian Léopold avec les pièces noirs à la ronde 6. Nous nous sommes rencontrés deux fois par le passé en cadence longue, je m’étais imposé à l’open international de Vaujany en 2023 avec les noirs et incliné lors de la dernière ronde des interclubs en nationale 2 en 2024 avec les blancs. C’est une partie très importante car une victoire permettrait d’entamer le dernier tiers du tournoi le lendemain avec 5/6, donc des chances de podium. Il joue une ouverture catalane. Je le surprends avec une ligne un peu rare. Le milieu de jeu est assez compliqué mais je finis par prendre le dessus. Vers la fin de la partie, j’ai 4 pions de plus et je pense qu’en cadence lente, il m’aurait tendu la main pour abandonner immédiatement. Mais il s’agit ici de parties rapides et il se bat jusqu’au bout, nous avons quelques secondes chacun à la pendule et devons jouer extrêmement vite pour profiter de l’incrément de 5 secondes à chaque coup. Je finis, dans le zeitnot par commettre une erreur fatale et me fait mater en 2 coups. Quelle frustration ! Désormais, la tâche est rude, il faudrait que je remporte les 3 dernières parties pour espérer une bonne place.”

“Dans cette position atypique avec un pion blanc en d5 et un pion noir en d3, mon adversaire vient de jouer le coup 25.Te5, pour surprotéger son pion passé en d5 et éventuellement préparer le doublement des tours sur la colonne e pat Tde1 ou pour coulisser la tour e5 latéralement afin d’attaquer mon roi. Il s’avère que c’est une imprécision. Saurez-vous trouver le moyen pour les noirs de remporter un pion ?” Solution : 25...Tc4 26. De3 Txa4

“Le soir, nous sommes allés observer le coucher de soleil sur la plage du Havre, comme nous l’avais recommandé le personnel d’accueil de l’auberge de jeunesse The People.“

Plage de galet du Havre avec coucher de soleil

Ensuite, Matthieu et Nathan sont allés manger dans un restaurant chinois à volonté avec tous les participants de CFU 2025, quoi de mieux pour se remettre des émotions fortes de cette première journée.

Après la ronde 7, Nathan se retrouve très bien placé dans un groupe de poursuivants à 5,5/7, derrière deux étudiants à 6/7 et un étudiant à 7/7.

Commentaire de Nathan sur sa ronde 8 face à Ghislain Maugenest, étudiant à Télécom Paris qui terminera par ailleurs 2ème au tournoi d’échecs amical du Cartel 2025 : “J’obtiens une belle position à la sortie de l’ouverture. Au moment où je pense avoir la partie sous contrôle, Ghislain parvient à embraser la position. J’entre dans une grande phase de réflexion et Matthieu me contemple me démener tant bien que mal. Dans le Zeitnot final, Ghislain réussi à l’emporter grâce à une paire de fous largement dominante. Les deux dernières parties d’un tournoi sont toujours déterminantes pour le classement final donc cette défaite face à Ghislain est un véritable crève-cœur.”

Bilan du tournoi : Nathan perd hélas ses deux dernières parties et passe de 5,5/7 à 5,5/9. Il se classe 30ème sur 128 participants. Matthieu ne réalise pas le triplé sur la matinée du dimanche et termine à la 20ème place avec 6/9.

Commentaire de fin de Matthieu : “Nous ne sommes franchement pas passés loin. Je réalise pour ma part une meilleure performance que l’an dernier à Bastia où j’avais terminé avec le score de 5/9. Dommage pour Nathan qui, pour son premier championnat de France universitaire, a très bien géré son tournoi jusqu’à la ronde 7. Il devait déjà avoir la tête dans les partiels qui l’attendaient à son retour !”.

Matthieu et Nathan ont volontairement pris le train du retour à 16h05, ce qui leur a laissé le temps de profiter de la ville après la remise des prix de 13h. Voici quelques photos de leur escapade de l’après-midi.

Malgré les nombreux obstacles et rebondissements rencontrés au fil des rondes, Matthieu et Nathan ont brillamment représenté Mines Paris – PSL. Matthieu se classe 20e sur 129 participants, tandis que Nathan décroche une solide 30e place. Ces performances témoignent de leur ténacité, de leur esprit de compétition et de leur engagement dans le jeu d’échecs. Félicitations à tous les deux pour cette belle prestation !

La mobilité en doctorat, une opportunité de rayonnement

Dans le cadre de son soutien aux doctorants, la Fondation Mines Paris accompagne chaque année des projets de recherche ambitieux. C’est dans ce contexte que Léa Cailly-Brandstäter a pu effectuer un séjour scientifique aux États-Unis.

Pouvez-vous vous présenter ? Pourquoi avez-vous choisi de faire votre doctorat à Mines Paris – PSL ?

Je m’appelle Léa Cailly-Brandstäter, je suis doctorante en 3e année au Cemef (Centre de Mise en Forme des Matériaux, ndlr.) à Mines Paris – PSL. Avant de commencer ma thèse, j’ai fait une licence de physique puis j’ai rejoint le Master Energie de PSL. C’est pendant mon master que j’ai rencontré mes futurs directeurs de thèse, dans le cadre de la PSL week. J’ai suivi une semaine intense de cours de physique des fluides, encadré par l’équipe CFL (Computational Fluid) du Cemef. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Rudy Valette et Romain Castellani qui m’ont permis de faire des stages au Cemef avant de me proposer de rejoindre le centre en Doctorat.

 

Sur quoi portent vos travaux ?

Je fais un doctorat en rhéologie, la science des écoulements de la déformation de la matière. C’est une discipline qui étudie des fluides complexes ou fluides non newtoniens. Dans la vie de tous les jours, ce sont des fluides comme les colles, les peintures, le béton avant qu’il se fige ; dans l’agroalimentaire, les yaourts, les ketchups, la mayonnaise, les gels douches aussi, voire le miel de montagne.

Mon travail porte sur les instabilités de texturation de couches minces de fluides non-newtoniens en écoulement. J’étudie comment un fluide comme de la colle se comporte lorsqu’elle est entre deux plaques et qu’on vient écarter ces plaques l’une par rapport à l’autre. Généralement, on va voir des fibrilles de colle, des petits défauts et concrètement, j’essaie de prédire ces instabilités ou la texturation qui va rester sur la surface.

Actuellement, je travaille sur trois expériences avec trois fluides différents : l’eau, un fluide newtonien, les colles qui sont dites visco-élastiques et, enfin, un gel qui est visco-élastique avec des propriétés de gélification au cours du temps. L’objectif est de formuler mathématiquement les résultats de mes expériences.

A côté, je regarde aussi les applications comme des pansements qu’on pourrait créer grâce à du biomimétisme. On s’inspire particulièrement de la nature, notamment des moules avec pour objectif de créer des colles biologiques, compatibles avec notre corps, moins invasives que des agrafes ou de la suture mais aussi plus hygiéniques. La chimie et la biologie ont déjà été étudiées donc au Cemef, on s’intéresse à la partie mécanique entre deux organes, notamment la déformation des tissus et la manière dont la colle va se déformer dans ces petites fissures, dans ces couches minces.

Une grosse partie de ce que je fais est très fondamental, mais il ne faut pas la mettre de côté car il y a une très grande ouverture et une très grande diversité de domaine qui est touché avec des domaines d’application très importants.

Comment avez-vous entendu parler des bourses de la Fondation ? Quelle aide avez-vous reçu ? Dans quel cadre avez-vous pu en bénéficier ?

J’ai entendu parler des bourses de la Fondation parce que d’autres doctorants ont pu partir à Stanford grâce à la Fondation. J’avais une opportunité qui se créait de pouvoir faire rayonner le laboratoire en allant aux États-Unis et je l’ai saisi. La Fondation m’a beaucoup aidé puisque j’ai reçu 3 500 € qui m’ont permis de financer mon séjour de recherche en novembre-décembre 2024, à Duke University en Caroline du Nord.

Pendant deux mois, j’ai rejoint le département de mécanique, dans l’équipe de Bavand Keshavarz. Bavand Keshavarz est spécialiste de la méthode, dite du chirp, de caractérisation des matériaux. Il a lui-même développé cette méthode pendant sa thèse puis son post-doc au MIT. Elle lui permet d’étudier des matériaux qui évoluent trop rapidement dans le temps, comme les gels, grâce à la caractérisation des modulations en amplitude et en fréquence qui nous permettent de récupérer des paramètres qu’on ne pouvait pas mesurer avant. Le laboratoire de rhéologie qu’il vient de fonder à Duke University permet de développer ses recherches. C’est une grande chance pour moi d’avoir pu travailler directement avec lui.

Grâce au chirp, on a une meilleure caractérisation des gels comme ceux utilisées pour faire des moulages dentaires et dont les propriétés sont envisagées pour faire de la soft robotics, mais avec beaucoup d’autres applications possibles. C’est très exploratoire parce qu’aujourd’hui on n’utilise pas encore ce gel pour des robots, mais on a des bonnes caractérisations du matériau et des premiers résultats qu’on va présenter lors d’une conférence à Lyon, mi-avril à l’AERC [Annual European Rheology Conference]. Un doctorant de Duke reprend d’ailleurs mes travaux et les approfondis pendant que je finalise mes résultats. Il y a une vraie dynamique.

La soft robotics consiste à utiliser des matériaux mous, doux, soft en anglais pour venir éventuellement épouser certaines formes, avoir une robotique moins mécanique, avec des mouvements plus fluides. On peut aller toucher des sensibilités qu’on ne pouvait pas toucher avec de la robotique qu’on qualifierait de solide.

La soft robotics est envisagée pour une robotique humanoïde, aux mouvements fluides, moins saccadés.

Test mécanique

La VerdEco’Bici : partir à la rencontre des acteurs…

Partir à l’aventure, se dépasser, et donner du sens à son année de césure : c’est le défi qu’ont relevé Apollonie (ICiv P22) et Louna. Ensemble, elles ont créé La VerdEco’Bici, un projet à la fois engagé et inspirant, mêlant écologie, finance carbone… et vélo ! Dans cet article, elles nous racontent leur incroyable voyage à travers l’Amérique latine, les défis rencontrés, les rencontres marquantes, et ce qui les pousse à aller toujours plus loin.

Pouvez-vous vous présenter ? Quel a été votre parcours à l’Ecole ?

Je m’appelle Apollonie Pipon, j’ai 24 ans et j’ai intégré le cursus Ingénieur civil de Mines Paris – PSL après une licence de Sciences et Technologies à l’Institut Villebon Georges Charpak de l’Universiteé Paris Saclay.

Actuellement en année de césure aux Mines, je souhaite suivre l’option Innovation & Entrepreneuriat dispensée en troisième année par Philippe Mustar.

Pouvez-vous nous décrire votre projet ?

La VerdEco’Bici est une association que j’ai co-fondée avec Louna Hasniou, étudiante à l’IMT Atlantique avec qui j’ai fait ma licence à la fac d’Orsay. L’objectif de notre association est de comprendre les mécanismes de financements des projets de réduction d’émissions de CO2 en allant directement à la rencontre de leurs acteurs sur le terrain. Le gros défi ? Tout se fait à vélo en Amérique latine! Nous avions envie de nous lancer un défi physique et mental de grande envergure pour ce projet : 6 mois de voyage, 4 pays à traverser : Chili, Argentine, Bolivie et Pérou sur plus de 7000km. Le nom VerdEco’Bici vient donc du fait que nous étudions le financement (Eco) des projets de réduction d’émissions de GES (Verde), le tout à vélo (Bici) et traduit en espagnol pour rappeler l’Amérique latine !

Nous avons choisi l’Amérique latine car c’est une région dynamique dans l’émergence de projets de réduction d’émissions de GES notamment grâce à ces ressources climatiques uniques : vent et soleil. La conscience écologique de cette région se développe petit à petit et c’est intéressant de découvrir des projets naissants et d’en comprendre les mécanismes de financements. Nous travaillons notamment sur le projet d’hydrogène vert au Chili mais je n’en dis pas plus… Tout sera à découvrir dans un documentaire en 4 micro-séries : 1 projet étudié par pays traversé !

Qu’est-ce qui vous a motivées à lancer ce projet ?

La plupart de nos proches nous considère un peu folles qu’on se soit lancées dans une telle aventure! Peut être que c’est lié au fait que nous ne faisions pas du tout de vélo en France et que nous sommes passées du rien à tout d’un coup.
Je pense que nous avons vraiment voulu saisir l’opportunité de l’année de césure comme une année de découverte et de dépassement de soi. Étant passées par l’université, nous avions toutes les deux déjà effectué des stages en entreprise et voyions moins l’intérêt que d’autres à faire 2 stages en entreprise pendant notre césure. Nous avons donc eu envie de créer notre propre projet autour d’un sujet auquel nous sommes plus que sensibilisées en école : le réchauffement climatique et la hausse des émissions de gaz à effet de serre. L’idée de partir à vélo est venue de Theobald Dubreuil et Antoine Preneux, deux étudiants P21 aux Mines qui sont partis à la rencontre d’acteurs de la low tech en Europe un an avant moi. Leur projet m’a énormément inspiré et ils ont ouvert une case en moi que j’ignorais totalement: le voyage à vélo ! J’ai directement soumis l’idée à Louna qui m’a suivie et aujourd’hui on ne regrette rien du tout….

Pouvez-vous nous décrire le parcours de votre voyage ? Comment pourrons-nous suivre votre aventure ?

Notre voyage a commencé le 25 février 2025 à Ushuaïa et nous sommes aujourd’hui le 15 avril 2025 et venons de terminer la mythique carretera australe! Avec plus de 2500km au compteur et surtout dans les pattes, nous sommes extrêmement fières de nous et du parcours réalisé jusqu’ici. Tous les jours n’ont pas été faciles. On a souri, crié, pleuré et rigolé sur le vélo par tous les temps : vent, pluie, soleil, neige mais on a fait des rencontres merveilleuses et traversé des paysages éblouissants.
Notre aventure peut se suivre sur Instagram @verdecobici et sur PolarSteps.

Quelles sont les prochaines étapes après votre retour ?

Après notre retour, nous allons nous reposer car ce voyage est plus fatiguant que nous le pensions! Nous allons retrouver nos proches qui nous manquent beaucoup. Après avoir repris des forces, nous allons commencer le montage de notre documentaire avec toutes les ressources que nous aurons filmées sur place. Le documentaire sera ensuite disponible via nos réseaux sociaux, notamment instagram @verdecobici.

En quoi le soutien de la Fondation a-t-il été déterminant pour la réalisation de votre projet ?

La Fondation Mines Paris a joué un rôle clé dans le financement de notre projet. Le budget de notre projet s’élevait à plus de 20 000 € comprenant le matériel sportif comme le vélo et les équipements associés, le matériel de camping et textile, les billets d’avion, la vie au quotidien sur place comprenant le logement et la nourriture pendant 6 mois. C’est grâce au soutien d’acteurs comme la Fondation Mines Paris que nous avons réussi a levé l’intégralité de notre budget prévisionnel. Je remercie donc infiniment la Fondation et particulièrement Sandrine Kletz et Marie Alix Belloc pour leur confiance et leur soutien !

Dernières nouvelles du projet Mines Paris pour l’Océan

Dans le cadre de la réforme du Cycle Ingénieur civil, la pédagogie a évolué vers une approche immersive, privilégiant les projets multidisciplinaires intégrant conception, modélisation et prototypage. Cette méthode, basée sur l’apprentissage par la pratique (learning by doing), permet aux élèves de développer des compétences opérationnelles en situation réelle et de se confronter aux défis concrets du monde professionnel.

C’est dans cette dynamique que la Fondation Mines Paris soutient Underwater 2025, un programme d’ingénierie, d’une durée de trois mois, en deuxième année, conçu pour associer technologies de pointe et recherche scientifique. Ce programme est porté par l’initiative pédagogique « Mines Paris pour l’Océan », dirigée par Franck Guarnieri et Sébastien Travadel, qui vise à sensibiliser les futurs ingénieurs aux enjeux environnementaux et aux défis technologiques liés aux milieux marins.

Depuis le 10 mars, 33 élèves se consacrent à cette aventure technique et scientifique sur le campus Pierre Laffitte, à Sophia Antipolis, où ils mobilisent leurs savoirs pour concevoir des solutions innovantes d’exploration sous-marine.

Explorer les grandes profondeurs : un défi d’ingénierie

L’exploration des grands fonds marins constitue un enjeu majeur pour l’ingénierie. Ces environnements, encore largement inaccessibles, sont soumis à des conditions extrêmes – forte pression, obscurité totale et températures très basses – qui rendent leur étude complexe. Pourtant, ils abritent une biodiversité exceptionnelle, avec des espèces encore méconnues dont certaines pourraient détenir des applications scientifiques et biomédicales prometteuses.

Parmi ces organismes, les éponges marines jouent un rôle écologique fondamental et possèdent des propriétés biochimiques uniques. Certaines d’entre elles produisent des molécules bioactives aux vertus anticancéreuses, antibactériennes et neuroprotectrices. C’est dans cette optique qu’Underwater 2025 s’intéresse particulièrement à l’éponge Latrunculia citharistae, une espèce contenant des alcaloïdes bioactifs aux potentielles applications thérapeutiques.

éponge Latrunculia Citharistae
Dans le cadre de leur mission, les élèves mèneront des opérations d’identification et de prélèvement au large de Nice et Villefranche-sur-Mer, une zone réputée pour la richesse de ses habitats sous-marins. En s’appuyant sur des technologies avancées en robotique marine, ils tenteront de collecter des spécimens afin de permettre l’analyse de leur composition chimique et d’évaluer leur potentiel pour le développement de nouveaux traitements médicaux.
Le Tombant des Américains, le site de recherche de l’éponge

Un système innovant combinant robotique de surface et sous-marine

Pour répondre aux exigences de cette mission, les élèves conçoivent un dispositif de robotique marine et sous-marine combinant un catamaran autonome et un drone submersible, permettant une exploration précise et sécurisée des profondeurs.

Le catamaran de surface, conçu pour évoluer en autonomie ou sous pilotage à distance, servira de station mobile pour un ROV (Remotely Operated Vehicle), un drone sous-marin spécialement équipé pour la capture de données et le prélèvement d’échantillons biologiques. Grâce à ses capacités techniques avancées, il pourra atteindre 200 mètres de profondeur, une zone où les conditions extrêmes rendent l’exploration particulièrement complexe.

Ce dispositif repose sur une architecture technologique performante, intégrant plusieurs éléments clés :

  • Un catamaran téléopéré, muni de capteurs environnementaux pour mesurer des paramètres tels que la température, la salinité et la turbidité de l’eau. Grâce à ses systèmes de communication haute performance, il assure une liaison constante entre la surface et le ROV, garantissant ainsi un pilotage précis et sécurisé.
  • Un drone sous-marin filoguidé, équipé de caméras haute résolution retransmettant des images en temps réel, essentielles pour la cartographie des fonds marins et l’identification des espèces. Son bras robotisé lui permet d’interagir avec son environnement et de prélever des échantillons biologiques avec une grande précision, tout en minimisant l’impact sur les habitats explorés.
  • Un poste de pilotage à terre qui contrôle et supervise le catamaran et le ROV.
Le ROV Annie développé par les élèves d’Underwater 2024

Le projet est développé en partenariat avec des institutions de référence telles que le CNRS / LEEISA de Guyane, l’IFREMER (centre de robotique sous-marine de Toulon), le Centre National d’Instruction Nautique de la Gendarmerie Nationale (CNING) et l’école production, Je Fabrique Mon Avenir (JFMA), de la Seyne sur mer, qui mettent leur expertise en chimie et biologie marine, en robotique sous-marine et en exploration des écosystèmes profonds au service des élèves.

Un projet à fort impact scientifique et technologique

Grâce à un financement de 14 000 euros accordé par la Fondation Mines Paris, les élèves bénéficient des ressources nécessaires pour concevoir et optimiser leur système d’exploration. Ce soutien leur permet d’accéder à des équipements de pointe, d’expérimenter des solutions innovantes et de perfectionner la conception du catamaran et du drone sous-marin afin d’améliorer leurs performances.

Outre les avancées en robotique autonome et téléopérée, ce projet constitue une véritable avancée scientifique. Il permettra d’approfondir les connaissances sur les écosystèmes marins et d’ouvrir très certainement de nouvelles perspectives en écologie sous-marine, en particulier dans les zones au-delà de 100 ou 200 mètres de profondeur, où la biodiversité reste largement méconnue.

Ces recherches pourraient également conduire à des applications biomédicales majeures, notamment en identifiant des composés bioactifs d’intérêt thérapeutique. Certaines espèces, comme les éponges marines, sont déjà étudiées pour leurs propriétés antibactériennes et anticancéreuses, avec des perspectives prometteuses en oncologie et en lutte contre les infections résistantes aux antibiotiques.

En intégrant les dernières avancées technologiques à une approche scientifique appliquée, Underwater 2025 illustre la synergie entre ingénierie, sciences de l’environnement et biotechnologie marine. Ce programme pédagogique met ainsi en lumière le rôle clé de l’innovation technologique dans la recherche océanographique et la préservation des écosystèmes sous-marins.

Maintenance du ROV Wall-Y dévelopé par les élèves d’Underwater 2024
Enfin, il constitue un formidable terrain d’apprentissage pour les élèves, leur offrant une expérience immersive et concrète à la croisée de l’ingénierie, des sciences marines et du développement technologique. Il les prépare à relever les grands défis de l’exploration océanique, tout en leur permettant d’apporter une contribution tangible à l’avenir de la recherche marine et biomédicale.

Gautier Bardi (MS22) revient sur son expérience au Jet…

Gautier Bardi De Fourtou, élève du Mastère AIMOVE, a vécu une expérience unique au sein du Jet Propulsion Laboratory de la NASA. Un projet rendu possible grâce au soutien de la Fondation Mines Paris, qui accompagne chaque année des élèves en France comme à l’international.

“Grâce au soutien de la Fondation Mines Paris, j’ai pu concrétiser une opportunité unique de me rendre au Jet Propulsion Laboratory de la NASA pour y appliquer les connaissances en Intelligence Artificielle acquises lors du Mastère Spécialisé Intelligence artificielle et mouvement dans les industries et la création (AIMOVE). Ce programme nous a permis d’acquérir rapidement des compétences solides en Machine Learning appliquées à de nombreux domaines tels que l’art, l’analyse des mouvements et leur prédiction, la robotique et la médecine.

Ces compétences ont été essentielles pour mener à bien un premier projet de Physics-Informed Machine Learning, visant à prédire en temps réel les capacités de traversabilité des rovers lunaires. J’ai ensuite eu l’opportunité de contribuer à un second projet en computer vision, appliquant les méthodes développées durant le Mastère AIMOVE à l’analyse des images du satellite d’observation des eaux de surface SWOT. Ce projet a été un franc succès recevant le Technology Spotlight Award.

Ces expériences ont marqué une étape clé dans mon parcours et renforcé mon expertise à l’intersection de l’IA et de la physique appliquée à l’exploration spatiale. Je tiens à remercier tout particulièrement l’école des Mines et la Fondation Mines Paris pour son soutien, qui a joué un rôle déterminant dans la concrétisation de cette opportunité exceptionnelle.”

Soroots : un voyage pour donner la parole aux…

Le projet Soroots est porté par Lisa Calderari (ICiv P21) et Agathe Billon (ICiv P21). À travers ce projet audacieux, elles s’apprêtent à parcourir l’Europe à vélo pendant six mois pour aller à la rencontre des femmes qui façonnent une agriculture plus durable. Leur objectif : donner de la visibilité à ces actrices souvent invisibles de la transition agroécologique, et inspirer d’autres femmes à se lancer.

Pouvez-vous vous présenter ? Quel a été votre parcours à l’Ecole ?

Nous sommes amies depuis notre 1ère année à l’ESPCI Paris – PSL. pour notre école d’application en 4ème année, nous avons toutes les deux suivi un double-diplôme à Mines Paris– PSL, en Voie Spécialisée, Lisa en Géosciences et Agathe en Innovation et Entrepreneuriat.

Pouvez-vous nous décrire le projet que vous avez monté ?

Soroots a pour but d’explorer les problématiques de la transition agroécologique à travers un prisme féminin et féministe, pour mettre en valeur celles qui nourrissent le monde d’aujourd’hui et de demain en restant à l’écoute de l’environnement dont elles dépendent.

Pour cela, nous partons le 15 avril 2025 pour 6 mois de voyage à vélo à travers l’Europe, à la rencontre des femmes qui façonnent une agriculture durable. Nous voulons les mettre en avant via une mini-série ainsi qu’un documentaire.

Nous n’avons jamais fait de voyage à vélo, nous n’avons jamais fait de documentaire, mais au final, c’est ça, partir à l’aventure ! Oser aller vers l’inconnu sans garantie de réussite, et ouvrir le champ des possibles.

Qu’est-ce qui vous a motivées à vous lancer dans cette aventure ?

LC : De mon côté, ça remonte à mai-juin dernier. A ce moment-là, j’étais en stage et je me demandais ce que j’allais faire après. Je regardais des offres, je cherchais des thèses… Mais rien ne m’emballait. Fin mai, j’ai assisté à un festival de films de voyages et d’aventures, et j’ai été frappée par l’absence quasi-totale de femmes dans les films projetés. L’aventure, le voyage, les projets fous, ça avait l’air d’être une histoire d’hommes. Je me suis mise à imaginer ce que j’aurais envie de faire si je devais monter un projet similaire. Un trip à vélo, qui porterait sur des initiatives environnementales, et surtout, qui mettrait en valeur des femmes. Ça s’est précisé lorsque je suis tombée sur une offre de volontariat qui proposait un projet ressemblant à ce que j’avais imaginé… Sauf qu’il fallait un binôme. J’ai envoyé des tas de messages et de mails, et Agathe a répondu présente ! On se connaissait bien, on avait déjà travaillé ensemble, et je l’admire depuis longtemps pour sa ténacité et son dynamisme. Après beaucoup de réflexions et de discussions, on a finalement décidé de monter un projet qui nous est propre plutôt que de se greffer sur un projet préexistant.

AB : Depuis que je suis en école d’ingénieur, deux choses me fascinent particulièrement : la low-tech et l’aventure. D’un côté, des technologies qui répondent à un réel besoin en prenant en compte les limites planétaires et les besoins de chacun, et de l’autre, le parcours de personnes curieuses qui osent sortir du cadre établi pour expérimenter d’autres manières de vivre. Ce qui me marque le plus chez ces personnes, c’est leur humilité. Parce que je suis convaincue que le savoir ne se limite pas aux bancs des grandes écoles, mais qu’il faut aller vers celles et ceux qui agissent déjà.

Pourtant, jusque-là, je n’avais jamais envisagé de me lancer moi-même dans une telle aventure. Jusqu’au jour où je suis tombée sur deux jeunes femmes qui partaient à vélo pour un projet engagé. Et là, deux pensées me sont venues : finalement, pourquoi pas moi ?

Et surtout : si on veut que plus de femmes osent, alors il faut rendre visibles celles qui osent déjà. Dans ma tête était née l’envie de porter un projet engagé qui me ressemble.

À l’été 2024, Lisa a partagé son envie d’aventure sur plusieurs canaux. Après quelques échanges, la réponse s’est imposée à moi : si je dois partir avec quelqu’un, c’est avec elle ! Cela fait maintenant 4 ans que nous sommes amies, et j’ai toujours admiré son engagement et son empathie, des qualités essentielles pour aller à la rencontre des autres et donner du sens à cette aventure.

Quels sont les principaux défis que rencontrent aujourd’hui les femmes dans le secteur de l’agroécologie ?

Les femmes qui s’installent en agriculture, et particulièrement en agroécologie, font face à plusieurs défis majeurs. Tout d’abord, l’accès à la terre et aux financements. (En France, seulement 27% des exploitations agricoles sont dirigées par des femmes.) La transmission des terres dans le cadre familial se fait majoritairement vers les fils plutôt que vers les filles. Aujourd’hui, la majorité des agriculteur·rice·s sont locataires et gèrent en moyenne 14 baux différents. Les propriétaires des terres ont donc le dernier mot sur qui viendra exploiter leur terre, et donc quelles pratiques y seront effectuées. Ce marché de la terre tend à favoriser l’agrandissement des exploitations voisines plutôt qu’à l’installation de nouvelles exploitations. Cette difficulté est exacerbée par la réticence des propriétaires à céder leurs terres à des femmes.

Par ailleurs, les mécanismes de financement de la Politique Agricole Commune favorisent largement les exploitations industrielles. Par exemple, les subventions sont proportionnelles à la quantité d’hectares possédés, et non à la qualité des pratiques, favorisant les monocultures conventionnelles type blé, maïs ou soja. Les financements sont majoritairement orientés vers des modèles conventionnels et à grande échelle : les agriculteur·rice·s qui tentent de s’installer en agroécologie se voient accorder plus difficilement des prêts bancaires et des subventions, les plus petites exploitations agroécologiques étant jugées moins rentables. De plus, les banques demandent souvent plus de garanties aux femmes qu’à leurs homologues masculins.

Enfin, dans un secteur encore très masculin, les paysannes font face à de nombreux stéréotypes de genre. Nombreux sont les témoignages de celles à qui l’on demande “où est le patron” de l’exploitation, ou même d’hommes qui s’obstinent à vouloir s’adresser à leur conjoint ou à leur père. “[…] Le grand classique, c’est le commercial qui arrive sur l’exploitation sans connaître et qui me demande si le patron est là ” [FADEAR, 2020].

Comment espérez-vous que votre projet puisse contribuer à changer les choses ?

Notre projet vise à donner de la visibilité aux femmes qui innovent en agroécologie, mais dont le travail reste trop souvent dans l’ombre. En mettant en lumière leurs parcours et leurs engagements, nous voulons contribuer à un changement de l’imaginaire collectif : montrer que ces femmes existent, qu’elles agissent et qu’elles transforment le monde à leur échelle.

À travers notre documentaire, nous souhaitons non seulement leur offrir une place à l’écran, mais aussi inspirer d’autres femmes qui pourraient douter de leur légitimité à se lancer dans ce domaine. Comme nous avons été inspirées par celles qui ont osé partir à l’aventure, nous espérons à notre tour lever les freins, encourager les vocations et renforcer un véritable sentiment de sororité. Car plus ces histoires seront visibles, plus elles auront le pouvoir de transformer la norme et d’ouvrir la voie à de nouvelles générations de femmes engagées.

Pouvez-vous nous parler du parcours de votre voyage à vélo ?

Le trajet est la partie la plus floue du projet pour le moment ! Nous avons dessiné grossièrement un parcours d’environ 9000 km, en se laissant la possibilité de prendre des raccourcis : notre crochet par le Danemark et la Suède, par exemple, ne se fera que si nous jugeons que le timing est suffisant pour accomplir sereinement le reste du voyage. A l’heure actuelle, nous répertorions et contactons un certain nombre de paysannes dans plusieurs pays, et nous dessinerons un trajet plus précis en fonction des réponses que nous obtiendrons et des fermes qui voudront nous accueillir. Pour le moment, nous planifions de traverser une vingtaine de pays : l’Espagne, la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Danemark et la Suède (en fonction du timing), la Pologne, la République tchèque, l’Autriche, la Hongrie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro, le Kosovo, l’Albanie, la Macédoine du Nord, la Grèce, et l’Italie, avant de regagner la France.

Après ces six mois d’exploration, comment imaginez-vous la suite de Soroots ? Avez-vous des ambitions pour prolonger cette initiative ?

Notre objectif est d’amplifier les voix de celles qui construisent un futur plus résilient, et d’encourager plus de femmes à prendre part à cette transition.

Nous serions heureuses que Soroots soit davantage qu’un projet ponctuel. Après ces 6 mois, nous pensons tout d’abord nous servir de cette expérience pour prendre la parole via différents formats et contenus auxquels nous sommes ouvertes : podcasts, articles, interventions, vidéos…
Nous sommes aussi conscientes que ce voyage va nous transformer et que le projet va lui-même évoluer naturellement sur le terrain, tout en gardant en ligne de mire l’objectif principal, qui est de porter la voix des agricultrices.

Une idée que nous avons évoquée entre nous serait de faire du site internet de Soroots l’équivalent d’un réseau social de paysannes européennes. L’idée serait de cartographier un maximum de fermes, en précisant les spécificités et les productions de chaque exploitation, peut-être avec une possibilité de contacter les paysannes. Un genre de WWOOF européen, féminin et féministe, qui servirait à la fois de réseau entre les paysannes et de moyen de les contacter pour celles qui souhaiteraient se lancer et qui chercheraient des conseils ou des opportunités. Mais pour le moment, ce n’est qu’une idée !

Enfin, il n’est pas exclu que le duo Soroots reparte à l’aventure sur d’autres continents par la suite…

Comment la Fondation vous a-t-elle accompagné pour le développement de Soroots ?

La Fondation a été très réactive lorsque nous l’avons contactée, par le biais de Sandrine Kletz, et nous a immédiatement témoigné son enthousiasme vis-à-vis du projet. Nous avons reçu un soutien financier significatif, et nous avons été redirigées vers l’association vidéo de l’École des Mines, à qui la Fondation avait financé une caméra de voyage l’année précédente. Grâce à cela, nous avons pu emprunter du matériel vidéo d’excellente qualité à l’association (caméra, trépied, micro, cartes mémoires), ce qui nous a enlevé une sacrée épine du pied : nous sommes ravies de pouvoir utiliser du matériel audiovisuel sans avoir à acheter du neuf, dans un souci de réduction de nos coûts et de notre empreinte carbone !

SUIVEZ LES AVENTURES DE LISA ET AGATHE !

Retrouvez toute l’équipe de Soroots sur les réseaux sociaux et suivez leur voyage en tant réel.

Course PSL : un défi sportif et solidaire relevé…

Dimanche 23 mars, élèves, personnels et Alumni de Mines Paris – PSL se sont retrouvés pour un moment de sport, de partage et de solidarité à l’occasion de la Course PSL.

Organisée par l’Association Sportive de Dauphine – PSL, la Course PSL est un rendez-vous annuel qui rassemble l’ensemble de la communauté PSL autour du sport et d’une cause importante. Cette année, les bénéfices de l’événement seront intégralement reversés à l’association ALPC, qui défend les droits des personnes sourdes et malentendantes.

Pour encourager cette mobilisation, la Fondation Mines Paris a pris en charge les inscriptions des participants de l’Ecole. Un engagement qui a permis de rassembler une belle délégation aux couleurs de Mines Paris – PSL et de renforcer l’esprit d’équipe.

L’événement s’est déroulé autour du lac inférieur du Bois de Boulogne, offrant un cadre idéal pour les 7,5 km du parcours. Les participants ont pu profiter d’un village dédié, ouvert, proposant des collations, favorisant ainsi les échanges et la convivialité après l’effort.

Marc Fossier, Président de la Fondation, entouré des participants de la Course PSL