Présentation De Jean-Christophe Sauriac, directeur des formations spécialisées
Mines Paris – PSL propose une large variété d’enseignements. Parmi eux, les Mastères spécialisés, des formations d’excellence, portées par les 18 Centres de Recherche des Mines. Ces Mastères Spécialisés sont des formations professionnalisantes, accessibles à des titulaires d’un Master., Jean-Christophe Sauriac, directeur des formations spécialisées, a répondu à nos questions.
L’Ecole est avant tout connue pour son cycle Ingénieur civil mais elle propose également de nombreux Mastères Spécialisés extrêmement reconnus. De quand date la création des Mastères Spécialisés à Mines Paris ? Comment fonctionnent-ils ?
Créé dans les années 1980, le Mastère Spécialisé (MS) est un diplôme d’établissement qui bénéficie du label de la Conférence des Grandes Ecoles (CGE) et doit compter minimum 350 heures de cours. A Mines Paris, nous proposons plutôt des formations avec un volume de 500 à 700 heures donc des formations très denses, très riches. Un Mastère Spécialisé dure de 12 à 14 mois et les formats exécutifs peuvent durer entre 18 mois et 2 ans.
La formation se répartit en général en 6 mois de cours et 6 mois en entreprise. Les personnes qui ont déjà une expérience professionnelle et qui font un Mastère Spécialisé cherchent, soit une spécialisation, soit une double compétence. On retrouve sur l’ensemble des étudiants MS, à peu près 50% d’ingénieurs et 50% d’étudiants d’autres formations de niveau bac+5 ou bac+4 avec expérience professionnelle d’au moins 3 ans, venant chercher une caution technique et la « marque » Mines. Nos Mastères Spécialisés sont très demandés car chaque formation est adossée à un de nos centres de recherche, lui-même lié à différentes entreprises, ce qui en font des formations d’excellence actualisées des attentes des entreprises. Lors du conseil d’orientation annuel de chaque MS, la pertinence des programmes est étudiée par rapport aux demandes des entreprises, pour que nous soyons toujours à la pointe. Ainsi, en termes d’employabilité, plus de 50% des étudiants en MS trouvent un emploi avant la fin de leurs études et 100% en moins d’un an.
Quelle est la répartition des élèves dans les cinq domaines proposés par l’Ecole ?
Nous avons au total entre 250 et 300 Mastériens, répartis sur une vingtaine de Mastères spécialisés à l’Ecole. Les effectifs de chaque formation sont de taille variable, selon le profil des candidats et la capacité d’accueil des Centres de Recherche.
Chaque centre de recherche possède son propre fonctionnement et c’est le responsable du MS qui gère sa formation. Pour certains MS, il est impératif de maintenir des petites promotions pour offrir un enseignement de qualité. Par exemple le MS OSE porté par le CMA (Centre de Mathématiques Appliquées) est limité à 20 élèves, pour que chacun ait son poste de travail et pour permettre un encadrement personnalisé de qualité.
Y-a-t-il des Mastères plus demandés que d’autres ?
Nous avons des demandes en énergie, RSE ou développement durable. A l’ISIGE (Institut Supérieur d’Ingénierie et de Gestion de l’Environnement) nous avons trois MS dans ce domaine : expert en environnement et développement durable option Ingénierie et gestion de l’environnement (IGE), management international de l’environnement (ENVIM) et expert en environnement et développement durable option RSEDD, qui connaissent un vrai succès actuellement. D’ailleurs, les formations de l’ISIGE sont régulièrement saluées par des classements tels que le Classement des meilleurs masters, MS et MBA d’Eduniversal Evaluation Agency*. Beaucoup de demandes également dans le domaine de l’intelligence artificielle, où nous proposons deux MS : AI-Move et HPC-AI. Le MS AI-Move est tourné vers les interactions entre hommes et machines dans un contexte où notre usage du numérique est permanent. Ce Mastère Spécialisé fonctionne sur une mutualisation des compétences entre différents pôles universitaires européens, ce qui en fait une formation très internationale. Le MS HPC-AI quant à lui forme des experts du calcul haute performance, de l’analyse des données massives et de l’apprentissage automatique.
Comment se déroule cette rentrée de Mastère si particulière ?
Cette rentrée est compliquée pour plusieurs raisons. Dans nos MS on a environ 40% d’étrangers qui ont eu des soucis d’obtention de visa. Certains étudiants ont renoncé, d’autres ont reporté leur inscription à la prochaine rentrée.
Pour la rentrée 2020, avec l’incertitude vis à vis des conditions sanitaires, nous avions décalé la rentrée de certains MS avec des rentrées en novembre au lieu de septembre, voire en janvier. Les rentrées se sont bien passées grâce aux nouveaux équipements de l’école installés pendant l’été 2020. Par exemple le Mastère Spécialisé RSEDD (Responsabilité Sociétale des Entreprises et Développement Durable), 28 étudiants ont fait leur rentrée en visio en novembre. Comme nous avions la possibilité de faire une rentrée en zoom, nous avons pu présenter l’équipe pédagogique. C’est donc tout à fait possible de faire tout à distance mais c’est particulier. Il est important de faire comprendre aux élèves qu’ils ne sont pas seuls et rentrent dans la famille Mines, malgré la distance.
Pour 2021, les rentrées en présentiel s’organisent, avec toujours la possibilité du distanciel pour ceux qui ne pourraient être présents.
Ces thèses développées dans des entreprises sont valorisées et conduisent à des embauches ou c’est séparé ?
Une thèse, qu’elle soit préparée en partenariat avec une entreprise ou non, n’empêche pas que le doctorant puisse faire une carrière académique et vice-versa. Il n’y a de moins en moins de structure en silo. On a beaucoup de docteurs aux Mines qui sont partis en entreprise après leur doctorat mais cela reste plurifactoriel. Par exemple, nombre d’ingénieurs font leur thèse donc garde une sensibilité accrue au monde de l’entreprise.
La crise sanitaire a-t-elle eu un impact sur les inscriptions en Mastères Spécialisés ?
Ce qui a changé, c’est le profil des étudiants. Nous avons plus de jeunes diplômés qui préfèrent se perfectionner avant de rentrer dans le monde du travail. On s’attend également à avoir un peu moins de demandes pour les MS internationaux qui ont une partie des cours à l’étranger, par exemple l’accueil des étudiants français en Chine reste incertain.
Pour les Mastères Spécialisés en alternance, quelles entreprises recrutent et accompagnent les élèves pendant leur année d’étude ?
Nous avons débuté l’alternance dans les Mastères Spécialisés il y a cinq ans et en 2020 nous avons ouvert l’accès par l’apprentissage dans trois MS. En 2021 ils sont au nombre de quatre (Les MS OSE, MRI, GAZ et IGE) ce qui représente 65 apprentis, et probablement un peu plus d’ici fin octobre.
Nous retrouvons nos apprentis principalement dans les grandes entreprises telles que Suez, Veolia, Sanofi, EDF, GRTGAZ, Total Energies, ENGIE, ENEDIS, BNP Parisbas, Banque de France, Louis VUITTON, Groupama…
Avez-vous des parcours d’élèves marquants dans vos Mastères ?
La richesse des MS est qu’on a une population très hétérogène dont le parcours apporte dans la formation. En Management Industriel et Système Logistique, il y a cinq militaires qui viennent se former en logistique, ils sont en école de guerre et font un Mastère Spécialisé pour être à un haut niveau de commandement par la suite. Dans chaque MS on peut trouver des cas particuliers.
Pour 250 Mastériens, 250 profils très différents. Contrairement à des formations de type licence ou Master, les MS sont souvent de véritables opportunités pour les élèves de finir de construire un projet professionnel. Ils s’investissent vraiment dans leur formation et apportent chacun une part de nouveauté et la richesse de leurs parcours et expériences.
* cabinet de conseil spécialisé dans l’enseignement supérieur
Publié le 14 septembre 2021