Encourager l’égalité des chances avec le podcast Tout le monde à sa chance


Convaincus que la classe préparatoire reste une boîte noire pour beaucoup, Louis Beauval et Alexandre Strauss ont lancé le podcast Tout le monde a sa chance. Leur objectif : éclairer cette formation d’excellence et accompagner les étudiants avec des conseils pratiques et des témoignages inspirants. En mettant en avant des parcours variés, notamment ceux des femmes en écoles d’ingénieurs, ils militent pour une plus grande diversité.
Pouvez-vous vous présenter ? Quel a été votre parcours ?
Nous sommes Louis Beauval (ICiv P20) et Alexandre Strauss (CS 2020). Nous nous sommes rencontrés en prépa à Stanislas Paris en PCSI, où nous sommes devenus amis. Alexandre est parti en PC en spé, tandis que je suis parti en PSI. Après ça, chacun a intégré son école, mais nous sommes toujours restés en contact.
Pouvez-vous nous décrire le projet que vous avez monté ?
Partant du constat que les réseaux sociaux occupent une place incontournable dans la vie des jeunes, nous avons souhaité en tirer parti de manière positive. En proposant d’abord des contenus sur des énigmes scientifiques, des analyses d’oeuvres d’art ou de livres, nous avons cherché à créer des vidéos “éducatives” afin qu’au milieu des centaines de vidéos qu’un jeune peut visionner, au moins l’une d’entre elles lui apporte un peu de savoir. Un jour, nous avons commencé à parler de la prépa et nous nous sommes rapidement rendu compte de l’intérêt que suscitait ce sujet : soit parce qu’il est encore méconnu de beaucoup, soit parce que même ceux qui s’y inscrivent n’en connaissent pas vraiment les enjeux. La prépa, c’est un peu une boîte noire : on sait que c’est une formation d’excellence, mais on ignore souvent de quoi il s’agit réellement. Depuis, notre approche s’est concentrée sur deux axes principaux : d’abord, faire découvrir la prépa à ceux qui la connaissent peu, puis donner des conseils méthodologiques pour réussir en prépa, un peu comme tout ce qu’on aurait aimé savoir quand nous y étions. Aujourd’hui, nous cherchons à diversifier nos actions en donnant des cours de méthode dans une classe de prépa, en rédigeant des livrets méthodologiques, et en développant notre podcast.
Votre podcast vise à démocratiser l’accès aux grandes écoles et à encourager la diversité des parcours. Comment envisagez-vous d’aborder la question de la féminisation dans les écoles d’ingénieurs ?
En tant qu’hommes, il est évidemment difficile de se mettre pleinement à la place des femmes et de saisir l’ampleur du manque de représentativité qui nuit à la féminisation des écoles d’ingénieurs. Cependant, notre choix a été de mettre des femmes en avant, de les écouter et de respecter la parité au sein de l’émission. Cela n’a pas été facile à atteindre en raison de la faible proportion de femmes dans ces écoles, mais nous avons réussi à dénicher des profils extrêmement intéressants, capables de partager leur expérience en tant que filles et femmes au sein des écoles d’ingénieurs. Nous espérons sincèrement que la simple présence de ces profils et l’identification qu’elles suscitent encourageront d’autres filles à se lancer, contribuant ainsi, même modestement, à résoudre les problématiques de féminisation.
Avez-vous prévu des épisodes spécifiques ou des invités qui illustrent ce défi et partagent des solutions concrètes ?
Comme mentionné précédemment, nous respectons la parité et avons prévu trois épisodes avec des profils féminins, dont par exemple : une jeune fille ayant suivi une prépa BCPST à Henri IV, pour finir à Centrale Supélec, une école où le pourcentage de filles a diminué au fil du temps. Ces épisodes ne seront pas un plaidoyer pour la féminisation des écoles, mais plutôt un témoignage de leur parcours en prépa et en école. Nous pensons que l’idée de simplement souligner qu’un profil féminin est un profil comme un autre, capable de réussir, est plus efficace que de se concentrer uniquement sur la féminisation en soi. Nous souhaitons surtout mettre en lumière que ces jeunes femmes ont pu être soutenues et encouragées dans leur parcours, grâce à des initiatives telles que la Maison des Jeunes Talents, qui aide à héberger les jeunes filles, ou grâce à de nombreux mentors et élus qui soutiennent ces jeunes filles dans la réalisation de leurs rêves et ambitions.
Comment la Fondation vous a-t-elle accompagné pour le développement de votre projet ?
La Fondation a montré une réactivité et un enthousiasme remarquables dès le début du projet. En quelques échanges de mails, nous avons pu obtenir un rendez-vous, et en présentant notre projet, nos chiffres, nos ambitions et nos motivations, il nous a suffi de quelques semaines supplémentaires pour obtenir les financements nécessaires. Tourner un épisode de podcast représente un coût important, et ces financements sont essentiels pour la concrétisation de ce projet. Nous tenons donc à exprimer notre profonde reconnaissance envers la fondation et rappelons à chaque fin de podcast qu’elle nous soutient activement.
